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Liban: six femmes au nouveau Parlement

Courrier International, 08.05.2018

Le
nouveau Parlement libanais comprendra six élues, une augmentation modeste mais
remarquée par rapport aux quatre femmes députées qui siégeaient dans
l’hémicycle depuis 2009.
Paula
Yacoubian, journaliste libanaise de télévision, lors d’un rassemblement à
Beyrouth, le 7 mai 2018 – AFP
Le
scrutin du 6 mai a connu un nombre record de 86 candidates, réparties à travers
les listes des partis et formations politiques – à l’exception de celles du
mouvement chiite Hezbollah.

Voici un
aperçu des députées au sein de la nouvelle Assemblée libanaise, qui compte 128
élus.
Paula
Yacoubian
Fille
d’un survivant du génocide arménien, âgée de 42 ans, Paula Yacoubian a
longtemps animé une émission politique sur la chaîne du Premier ministre Saad
Hariri, avant de démissionner pour faire campagne.
 

La
journaliste va désormais faire son entrée au Parlement, pour représenter la
capitale Beyrouth.
Après
avoir rejoint une coalition de la société civile, “Koullouna Watani”,
c’est l’unique candidate de ce camp à pouvoir se réjouir d’une victoire.
 

“C’est
ça le vrai changement, la vraie opposition”, a-t-elle déclaré à l’AFP lors
de sa campagne.
Roula
Tabsh
L’avocate
Roula Tabsh fait également son entrée au Parlement, après avoir fait campagne
sur la liste du Courant du Futur du Premier ministre Hariri.
 

Mme Tabsh
s’est engagée à défendre les droits des femmes au Parlement, notamment celui
d’accorder la nationalité à ses enfants pour les Libanaises mariées à des
étrangers.
La
victoire de Roula Tabsh et de Paula Yacoubian portent à deux le nombre d’élues
dans la capitale.
Bahia
Hariri
S?ur de
l’ex-premier ministre Rafic Hariri et tante de l’actuel Premier ministre Saad,
Bahia Hariri a conservé le siège qu’elle occupe dans le district de Saïda, dans
le sud du Liban.
 

À 65 ans,
elle a obtenu quatre mandats de députée et a été ministre de l’Education. En
2003, le président français Jacques Chirac lui a remis la Légion d’honneur.
Mme
Hariri est membre du cercle restreint du Premier ministre. Sa vie a été
bouleversée par l’assassinat de son frère en 2005.
 

Depuis,
elle n’a plus jamais dérogé au port du foulard blanc traditionnel qui couvre
ses cheveux.
Sethrida
Geagea
Epouse du
chef du parti chrétien des Forces libanaises (FL) Samir Geagea, l’actuelle
députée, âgée de 50 ans, va servir un second mandat comme représentante du district
de Bcharré (nord).
 

Elle a
dirigé les FL durant les onze années de détention de son mari, entre 1994 et
2005, en plein occupation militaire syrienne du Liban.
Cette
politicienne est perçue comme représentant la ligne dure des FL: elle est
souvent accusée d’être anti-musulmane.
Inaya
Ezzeddine
Pathologiste
de formation, Inaya Ezzeddine, âgée de 57 ans, a déjà été ministre de la
Réforme administrative, mais son entrée au Parlement fait sensation.
 

Il s’agit,
en effet, d’une première pour la ville portuaire de Tyr (sud), majoritairement
musulmane, et qui n’a jamais eu de représentante femme au sein de l’hémicycle.
Mme
Ezzeddine appartient au mouvement Amal, un puissant parti chiite allié du
Hezbollah qui n’avait jamais présenté de candidate auparavant.

La
nouvelle élue est divorcée et mère de deux filles.
Dima
Jamali
Cette
professeure universitaire élue pour la première fois est originaire de Tripoli
(nord), deuxième ville du pays.
Fille de
l’ancien maire de la ville, elle s’est présentée sur la liste du Courant du
Futur.

“Nous
avons une opportunité historique d’élire de nouveaux visages à Tripoli”,
a-t-elle déclaré dans une vidéo de campagne à la veille des législatives.
Les
femmes aux urnes
Les
femmes représentaient 50,8% des électeurs inscrits pour le scrutin, selon les
Nations unies.
Parmi les
principales perdantes des législatives figure Joumana Haddad, écrivaine et
militante, qui s’est présentée à Beyrouth.
 

Dans le
district conservateur de Akkar, dans le nord, une liste regroupant
exclusivement des femmes a également tenté sa chance.