General

🌐 WOMEN’S STORIES _ Rim Banna: chanter la Palestine

Hamid
Dabashi,
The Palestine Chronique, 13 avril 2018

Rim Banna
a donné des interprétations mélodiques à la souffrance des Palestiniens et à
leurs espoirs et aspirations.
Rim Banna
– Photo : al-Jazeera

Du 3 au 7
octobre [2012], j’ai participé à une grande célébration des arts et de la
culture de Palestine à Milan, en Italie.

Le
festival Philastiniat du film, de la littérature, du théâtre, du folklore, de
la musique, de la danse et de la poésie de Palestine s’est ouvert dans divers
endroits de Milan, avec un accueil enthousiaste des responsables de la ville,
de la communauté palestinienne et de leurs amis européens.
Les
invités les plus remarquables étaient les écrivains Suad Amiry et Salman Natur,
le réalisateur Michel Khleifi, le photographe Rula Halawani, la chanteuse Rim
Banna, le poète Zuhair Abu Shayeb, l’écrivain journaliste Akram Musallam et les
poètes Nasr Jamil et Asmaa Azaizeh, parmi bien d’autres.
Au cœur
du festival, qui comprenait des interprétations, des lectures de poésie et des
projections de films, était également un hommage au grand intellectuel Edward W Said,
décédé en 2003.
Une
conférence sur Saïd s’est tenue le 5 octobre au Palazzo Marino – Sala Alessi –
Piazza Della Scala – juste en face de l’opéra historique de la Scala. Des
universitaires de tous les âges et de diverses universités italiennes ont
échangé des idées sur l’importance de l’héritage d’Edward Said.
Les
participants étaient: Wasim Dahmash (Università degli Studi di Cagliari), Paolo
Branca (Università Cattolica, Milan), Marco Gatto (Università della Calabria),
Mauro Pala (Università di Cagliari) et Mariantonietta Saracino (Università
Sapienza, Roma).
Rim Banna
L’événement
a été particulièrement mémorable lors de la dernière soirée de Philastiniat
avec la chanteuse palestinienne Rim Banna.
Née en
1966 et grandie à Nazareth, et éduquée au Conservatoire Supérieur de Musique de
Moscou, Rim Banna est une chanteuse et compositrice palestinienne à l’origine
célébrée pour ses interprétations fortement émouvantes de vieilles chansons
folkloriques palestiniennes.
Elle est
à présent devenue une voix majeure dans la musique de résistance palestinienne,
donnant des interprétations mélodiques à la souffrance, aux espoirs et aspirations
de son peuple. Dans la douleur et la souffrance, le défi et la lutte, la
confiance et la fierté, la Palestine chante dans Rim Banna.
Écouter
Rim Banna (voici un extrait de son album « Maraya ‘al-Ruh » –
Les miroirs de mon âme) c’est vivre les épreuves et les tribulations des
Palestiniens, comment leurs bébés sont bercés par les comptines, leurs jeunes
abattus à bout portant par les soldats israéliens et les colons, et comment leurs
héros sont aimés et admirés pour leur résistance.
Rim Banna
chante des chansons d’amour pour les hommes et les femmes de Palestine,
témoignant de leurs luttes, élevant et protégeant leurs enfants contre une
vicieuse machine à tuer qui a occupé leur patrie. Et le résultat est la
création d’un répertoire de chansons folkloriques et contemporaines se sont
maintenant fondus les unes dans les autres pour s’insérer dans le patrimoine
palestinien.
De ses
interprétations des berceuses palestiniennes à ses chansons d’amour de
« Mash’al », à son « Tayr Hawa » (ci-dessous), les ballades
de Rim Banna en Palestine sont devenues partie intégrante des histoires de
luttes et de résistance de son peuple.

 

Dans des
chansons belles et déchirantes comme « Sarah » , Rim Banna
transforme le meurtre brutal de jeunes enfants palestiniens par l’armée
israélienne ou ses colons obscènes en une ballade inoubliable, une chanson
folklorique contemporaine de l’histoire de son peuple.
Comme
dans le cas du jazz, du blues ou du ragtime, les ballades de Rim Banna tirent
leur puissance de leurs liens profonds avec les luttes de son peuple.
En
écoutant et en regardant Rim Banna interpréter ses chansons, vous pouvez
entendre Umm Kulthum en Égypte, Edith Piaf en France, Joan Baez aux États-Unis,
ou Mercedes Sosa en Argentine. ,Elle a uni dans sa voix et dans ses chansons
les histoires de son peuple aux joies pleines de défiance des peuples autour du
globe. C’est comme si le destin des Palestiniens, dans leur cœur et leur âme,
était de voyager autour du monde, d’y trouver le meilleur et le plus beau, de
pouvoir ainsi raconter et faire partager ce qu’ils vivent.
On
prétend que les Etats-Unis sont le pays le plus puissant de la planète terre et
quand le Premier ministre israélien se rend au congrès américain pour prononcer
un autre discours plein de vulgarité et de folie, il y a tant d’ovations pour
lui par les membres encore plus vulgaires et ineptes du congrès américain,
qu’ils ont certainement passé plus de temps debout à applaudir leur bienfaiteur
israélien que de réfléchir à leurs devoirs envers les personnes qui les avaient
élus.
Mais
qu’est-ce que l’AIPAC a dû dépenser pour obtenir une démonstration de force si
obscène : transformer l’institution démocratique d’une nation en propagandiste
d’une idéologie en faillite – tandis qu’avec une seule et belle chanson, Rim
Banna peut faire que le monde entier se lève et chante avec la Palestine ?