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Scandale Facebook: le mea culpa de Mark Zuckerberg devant le Congrès

Eric de
Salves, RFI, 11-04-2018

L’audition
mardi 10 avril du jeune patron du géant américain était très attendue en plein
scandale sur l’appropriation des données privées de millions d’utilisateurs par
une société prestataire de la campagne de Donald Trump en 2016. Une audition de
plusieurs heures, pour laquelle le PDG de Facebook avait troqué son éternel
t-shirt gris pour un costume sombre. Devant deux commissions conjointes,
Zuckerberg, mal à l’aise dans cet exercice, s’est à nouveau longuement excusé,
a promis plus de sécurité sur sa plateforme en laissant les parlementaires
américains visiblement sceptiques.
Le
fondateur de Facebook, Mark Zuckerber, 33 ans, est questionné devant deux
commissions du Congrès américain, le 10 avril 2018. Reuters/ Leah Millis
« Seriez-vous
prêts à partager avec nous le nom de l’hôtel où vous venez de passer la nuit ?


– Non, répond Mark Zukerberg, auditionné pour la première fois par le Congrès.
– Voudriez-vous nous dire avec qui vous avez échangé des messages la semaine
dernière ?
– Je n’aurais sans doute pas envie de partager cela ici publiquement,
répond-il.
Sur son
réseau social, insinue le sénateur de l’Illinois, ce droit à la
vie privée n’a pourtant pas été respecté
 : pour 87 millions
d’abonnés dont les données personnelles ont été siphonnées.
Visage
tendu, mal à l’aise en costume cravate, seul sur le grill, le PDD de Facebook a
subi le feu des questions de deux commissions sénatoriales pendant 4h30.
« Je vais vous le dire gentiment : vos règles d’utilisations
craignent », lui lance le sénateur John Kennedy.
« Arrêtez
de vous excuser »
Après le
scandale Cambridge Analytica, les parlementaires veulent savoir si Facebook est
désormais capable seul de protéger les données de ses usagers et d’éviter leur
manipulation politique ou bien s’ils doivent se charger de réguler le réseau
social.
Les élus
veulent aussi des garanties sur l’ingérence russe : « Il y a des gens
en Russie dont le travail est de manipuler nos systèmes, c’est une course aux
armements », dit Zuckerberg. « L’un de mes plus grands regrets c’est que nous
avons été lents pour identifier » les ingérences étrangères via le réseau
dans la campagne, a-t-il dit.
Le PDG de
Facebook s’excuse encore plusieurs fois sans remettre en question son modèle,
qui pour oui est « sûr ». Sceptique, une sénatrice finit par lui dire : « Arrêtez
de vous excuser et commencez à changer. »
Mark
Zuckerberg n’en finit plus de s’excuser depuis la révélation du scandale
Cambridge Analytica mi-mars, qui a nui fortement à l’image du groupe et fait
baisser sa valeur boursière. Le titre a néanmoins fini en nette hausse mardi,
de 4,50%. Le multi-milliardaire sera à nouveau interrogé ce mercredi.