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Grèce : des migrants blessés à Lesbos lors de heurts avec l’extrême droite

Europe 1,
23 avril 2018

Les
affrontements ont duré toute la nuit de dimanche à lundi et dégénéré en
échauffourées entre extrême droite et anarchistes qui sont venus pour secourir les
migrants. 
Le maire
de la ville de Lesbos a critiqué l’inertie du gouvernement 
en matière
migatoire.@ Anthi PAZIANOU / AFP
Plus
d’une dizaine de migrants et réfugiés, surtout des ressortissants afghans, ont
été blessés dans la nuit de dimanche à lundi lors d’affrontements avec un
groupe d’extrême droite sur l’île de
Lesbos
, a appris l’AFP de source policière. Les heurts ont commencé
dimanche soir après que le groupe d’extrême droite “Mouvement
patriotique” eut appelé à un rassemblement devant la place centrale Sappho
de Mytilène, chef-lieu de l’île, où campaient depuis mardi dernier près de 200
Afghans avec leurs familles pour protester contre les conditions misérables de
séjour sur l’île.
Malgré
les efforts de la police pour contrôler la situation, des bouteilles d’eau et
des fusées de détresse éclairantes ont été lancées par le groupe d’extrême
droite et ont blessé légèrement plus d’une dizaine d’Afghans qui ont dû être
transférés à l’hôpital, selon les premières informations de la police.
Gaz
lacrymogènes. “Brûlez-les vifs”, “Jetez-les à la mer”,
“Ils veulent islamiser le pays”, scandaient les attaquants. Les
affrontements ont duré toute la nuit et dégénéré en échauffourées entre extrême
droite et anarchistes qui sont venus pour secourir les migrants. La police a
jeté des gaz lacrymogènes à la fois pour disperser la foule et évacuer la place
où étaient les migrants, qui ont été contraints de rentrer dans les centres
d’accueil de l’île. Le maire de l’île de Lesbos, Spyros Galinos, dans une
lettre adressée au Premier
ministre Alexis Tsipras
et aux dirigeants des partis d’opposition, a
accusé la police d’avoir tardé à intervenir.
“Inertie”
du gouvernement. Alors que le Premier ministre est prochainement attendu sur
l’île pour un point de la situation, il a mis en cause “l’inertie et la
gestion erronée” du gouvernement ayant, selon lui, “coincé dans des
conditions misérables des milliers des gens dans une ville de 27.000
habitants”. Devenu symbole de la crise migratoire de 2015, Lesbos – l’une
des cinq îles d’entrée et d’enregistrement en mer Égée des personnes arrivant
en Grèce depuis la Turquie – abrite actuellement 6.530 migrants et réfugiés
dans des camps d’une capacité de 3.000 personnes. Les conditions misérables et
la longue durée d’examen des demandes d’asile ont été décriées à plusieurs
reprises par des ONG de défense des droits de l’Homme qui réclament le
transfert des migrants en Grèce continentale.