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Migrants: ce que le réchauffement climatique risque d’infliger à l’Afrique

Le PointAfrique (avec AFP), 20/03/2018

Ce sont
quelque 86 millions de personnes qui pourraient être obligées de
quitter leur actuel lieu de vie en Afrique du fait du réchauffement climatique.
Il est urgent d’agir maintenant.
Des
réfugiés climatiques en Somalie, en juillet 2011. ©Roberto Schmidt/AFP
Le
réchauffement de la planète pourrait bien être la cause de nouvelles vagues de
migrations dans les années à venir. D’après un rapport de la Banque mondiale publié ce lundi,
quelque 86 millions de personnes pourraient être concernées en
Afrique subsaharienne d’ici à 2050, sur les 140 millions de migrants
potentiels, et ce, si rien n’est fait d’ici cette échéance. Ces populations
quitteraient leur pays pour fuir les effets du changement climatique tels
que la baisse de la production agricole, la pénurie d’eau et la hausse du
niveau de la mer.

Le changement
climatique, une menace économique
«Chaque
jour, le changement climatique devient une menace économique, sociale et
existentielle plus forte, a commenté Kristalina Georgieva, directrice générale
de la Banque mondiale. Nous le constatons dans les villes confrontées à des crises de
l’eau sans précédent
, dans les régions côtières expérimentant la
vague de tempêtes destructrices, dans les régions agricoles qui ne peuvent plus
produire de cultures essentielles.» Elle a également souligné que, de
manière irrésistible, le changement climatique est devenu « un moteur de migration »,
contraignant des individus, des familles et même des communautés entières à
chercher des endroits plus viables. Pour être plus complet, il y a lieu de dire
que les migrations climatiques internes au sein d’une même région sont déjà une
réalité. De fait, ces «migrants climatiques» s’ajouteraient aux
millions de personnes déjà déplacées pour des raisons politiques, économiques
ou sociales.
Les
auteurs du rapport ont mené trois études de cas, dont une sur l’Éthiopie, un pays dont
la population pourrait croître de 85 % d’ici à 2050, et les
migrations augmenter en raison de la baisse des récoltes. Une autre étude a été
conduite sur le Bangladesh où les « migrants climatiques » risquent
d’être plus nombreux que tous les autres types de déplacés internes en 2050. La
dernière étude se focalise sur le Mexique où les migrations à partir des
régions vulnérables au changement climatique vers les zones urbaines devraient
s’accentuer.
De la
nécessité d’investir dans la lutte contre le réchauffement
Pour
autant, on peut éviter que ces déplacements de populations liés au changement
climatique ne dégénèrent en crise humanitaire et ne menacent le développement
de certains pays, estime l’institution basée à Washington. Les chercheurs
avancent que leur nombre pourrait ainsi être réduit jusqu’à 80 %, si
les politiques agissaient « sur plusieurs fronts » en réduisant les
émissions de gaz à effet de serre, en intégrant ces déplacements de populations
dans les plans de développement ou en investissant pour mieux comprendre les
processus de migration climatique interne.