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États-Unis: l’avortement menacé dans le Kentucky

Rédaction, France Inter, 22
février 2018

Le droit
à l’avortement est menacé dans plusieurs états américains. Et notamment dans le
Kentucky où la dernière clinique de l’Etat qui pratique des interruptions
volontaires de grossesse, risque de fermer. Une décision est attendue dans les
prochains jours.
 
 
L’avortement
est menacé dans le Kentucky. © Radio France / Grégory Phillips

A
Lousville, la situation parait folle. La pression sur cet établissement est
telle que les patientes sont obligées de se faire escorter pour s’y rendre.
Chaque matin à partir de 8 h, vous avez devant cette clinique une petite
douzaine de manifestants qui s’installent devant la porte de l’établissement.

Ils ont
apporté des pancartes avec des images de fœtus et des slogans : “ici,
on tue des bébés !”  Et quand au coin de la rue, une jeune fille ou
une jeune femme approche, et bien ces manifestants anti-avortements lui tombent
dessus. La manifestante, Donna, propose à la jeune fille, effrayée, d’aller
quelques mètres plus loin dans une autre clinique où, promet-elle, on lui fera
écouter le cœur de son enfant. 
Un
chapelet et un compteur
Donna
vient ici 5 matins par semaine, avec à la main un chapelet et un compteur pour
savoir combien de femmes sont entrées dans la clinique dont elle souhaite plus
que tout la fermeture.
Alors
pour permettre aux jeunes filles notamment de venir jusqu’à la clinique, des
bénévoles en gilets oranges les attendent au coin de la rue puis les escortent
jusqu’aux portes teintées de l’établissement. George est étudiant en médecine,
présent ici 2 matins par semaine. 
Mais une
fois que la patiente est entrée dans la clinique, d’autres manifestants se
pressent contre les vitres teintées et crient leurs prières pour intimider les
patientes et le personnel.
La pression
de ces manifestants
En plus
de la pression de ces manifestants, la clinique est aussi soumise à un risque
de fermeture administrative. Depuis des mois, cette clinique se bat contre
l’Etat du Kentucky qui lui reproche de ne pas être en règle en ce qui concerne
le transport des patientes et notamment pour les urgences médicales. Heather
Gatnarek est l’avocate qui représente la clinique, pour le compte d’une
association de défense des droits civiques. Pour elle, il s’agit tout
bonnement, d’une bataille politique. Il y a 20 ans, aux Etats Unis, 450
cliniques pratiquaient des IVG, elles sont deux fois moins nombreuses
aujourd’hui et dans le Kentucky, celle-ci est donc la dernière.  
“Si
elle est ferme, c’est une catastrophe” dit Georges le bénévole en gilet
orange. Mais le Kentucky n’est pas un cas isolé. Dans 5 autres états
américains, Mississippi, les deux Dakota, le Wyoming et la Virginie
occidentale, il n’y a plus qu’un seul endroit où les femmes qui veulent avorter
peuvent encore le faire.