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Cameroun anglophone: des dizaines de personnes dont un haut cadre local enlevées

Par RFI, 18-03-2018

Au
Cameroun, un cadre de l’administration et une trentaine de personnes ont été
enlevées ce samedi 17 mars par des séparatistes camerounais dans le sud-ouest
anglophone. Quatre personnes ont également été blessées dans l’attaque du
cortège d’un ministre délégué en visite.
Soldats du Bataillon d’intervention rapide, le 17 novembre à
Bamenda, dans le Cameroun anglophone, lors des obsèques de quatre de leurs
collègues (photo d’illustration). © STRINGER / AFP

C’est en
fin de matinée que les attaques ont eu lieu. Le directeur de l’Office
anglophone des examens, Ivo Leke Tambo, était en route vers une localité
voisine lorsqu’il a été enlevé. Il se rendait à une célébration en l’honneur du
ministre de l’Economie nommé il y a peu et originaire du sud-ouest anglophone.
Même scénario pour la trentaine de personnes kidnappées. Elles étaient à bord
de bus en route vers cette cérémonie officielle.
Dans les
deux cas, des vidéos de ces enlèvements circulent sur les réseaux sociaux. La
première, diffusée par des sources proches des milieux sécessionnistes, montre
le haut fonctionnaire retenu dans un lieu indéterminé, assis par terre et à
moitié nu. Sur la deuxième, on voit l’attaque du bus par des individus armés
qui se revendiquent de l’Ambazonia
defence forces
(ADF), un groupe armé de sécessionnistes anglophones.
Enfin, 4 personnes ont été blessées dans le village d’Alou alors qu’elles se
rendaient elles aussi auprès du ministre de l’Economie, Paul Tasong.
Visite
ministérielle
Les
autorités camerounaises n’ont pas souhaité faire de commentaire ce samedi soir,
mais ces attaques révèlent la tension qui
règne en zone anglophone
. Et ce alors que le nouveau ministre
camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga
Nji, est justement en visite
dans le nord-ouest du Cameroun
anglophone pour une « mission de paix ». A Bamenda, chef-lieu de la
région Nord-Ouest, il a demandé vendredi aux «séparatistes violents»
de se «reconvertir».
Les deux
régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, qui regroupent 20% de la
population camerounaise, sont secouées depuis plus d’un an par une profonde
crise politique sur fond de revendications sociales et économiques vis-à-vis de
l’élite francophone qui dirige le pays.