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Marseille : les prostituées nigérianes étaient achetées 500 euros en Libye

STÉPHANE SELLAMI 16/02/2018
C’est l’un des plus importants réseaux de prostitution implanté dans le sud de la France qui vient d’être démantelé par les enquêteurs de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), épaulés par leurs collègues de la police judiciaire de Marseille et de la police aux frontières (PAF).

Quatorze personnes soupçonnées d’avoir contraint une trentaine de jeunes femmes de nationalité nigériane à faire commerce de leur corps dans la cité phocéenne ont été arrêtées ce mardi 13 février à Marseille et à Nice.

Parmi les suspects figurent cinq hommes, chargés d’acheminer les jeunes victimes depuis l’Italie et la Libye avant de les placer entre les mains de « mamas ». Des « mères maquerelles » de nationalité nigériane, souvent anciennes prostituées elles-mêmes, suspectées d’être à la tête de ce réseau. Les jeunes femmes, tombées entre les mains de ces « mamas », se prostituaient sur la voie publique dans les 1er, 3e et 5e arrondissements à Marseille.
Après un an d’enquête, les policiers de l’OCRTEH ont également établi que plusieurs victimes de ce réseau avaient été « rachetées 500 euros » par les « mamas » après avoir été abandonnées par leurs passeurs en Libye. « C’était un réseau significatif, important, bien structuré. Nous avons mis un coup de pied dans la fourmilière », a déclaré Jean-Marc Droguet, le patron de l’OCRTEH. Parmi les personnes interpellées, un suspect considéré comme le « banquier » de ce réseau, tenait un salon de coiffure à Marseille. Ce commerce servait de lieu de collecte de l’argent issu de cette prostitution. Les fonds étaient ensuite transférés, via le système de compensation appelée awala, vers le Nigeria.