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Laurent Wauquiez coupe la subvention au Centre national de la mémoire arménienne

Romain Herreros 07/02/2018
POLITIQUE – L’attribution des subventions par la région Auvergne-Rhône-Alpes fait une nouvelle fois polémique.

Ce mercredi 7 février, Libération rapporte que le Conseil régional présidé par Laurent Wauquiez a décidé de couper l’aide financière qu’il apportait au Centre national de la mémoire arménienne (CNMA) situé à Décines, dans le Rhône.

Dans un courrier que le quotidien a pu consulter, la région informe cette structure mémorielle qu’elle devra faire sans sa subvention annuelle, au motif d’une “priorisation des projets soutenus, concernant le développement économique et le renforcement des courants d’affaires entre les entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes et celles d’Arménie”. En 2017, le montant de cette aide s’élevait à 45.000 euros et représentait un tiers du budget annuel.
La justification formulée par le Conseil régional déroute les membres de l’association qui dirige le centre. “Je ne comprends pas qu’on puisse mettre en parallèle le devoir de mémoire et des activités économiques”, déplore Jacques Papazian, souhaitant que “Laurent Wauquiez revienne sur sa décision”.
Plusieurs élus LREM sont montés au créneau contre cet “arbitrage injustifiable” et perçoivent dans cette décision un règlement de compte politique entre Philippe Meunier (ex-député LR et président de la commission responsable de cette non-attribution) et la députée LREM d’origine arménienne, Danièle Cazarian, qui lui a ravi son siège au Palais Bourbon en juin dernier.
L’association qui gère le CNMA espère que cette polémique contraindra Laurent Wauquiez à faire machine arrière. “Nous savons qu’il y a déjà eu un rétropédalage sur Izieu, il faut trouver un terrain d’entente”, explique à Libération Jacques Papazian.
En mai 2016, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes avait suscité un tollé en baissant la subvention allouée au musée-mémorial des enfants d’Izieu. Le président des Républicains avait revu sa position, assurant que “la région ne fera pas d’économies sur les lieux de mémoire”. Un engagement qui ne s’applique donc pas au Centre national de la mémoire arménienne.