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En Iran, l’avion de ligne qui s’est écrasé avec 66 passagers à son bord est finalement introuvable

HuffPost avec AFP 18/02/2018
IRAN – Un avion de ligne iranien assurant une liaison interne s’est écrasé ce dimanche 18 février au matin dans le sud-ouest de l’Iran avec 66 passagers à bord, selon plusieurs médias iraniens.

La compagnie a annoncé qu’il n’y a aucun survivant. Mais en fin de matinée, cette dernière est finalement revenue sur son bilan annonçant que l’avion était en fait introuvable.

“Nous n’avons encore aucun accès au point exact du crash et nous ne pouvons par conséquent pas confirmer de manière précise et définitive la mort de tous les passagers de l’avion”, a déclaré Mohammad Tabatabaï, directeur des relations publiques d’Aseman Airlines, cité par Isna. Il avait auparavant déclaré que toutes les 66 personnes à bord étaient mortes.
L’avion qui assurait la liaison entre Téhéran et la ville de Yasouj (sud-ouest), se serait “écrasé dans la région de Samirom” (à environ 480 km au sud de Téhéran).


Cité par Isna, Alaedin Borujerdi, président de la Commission sur la sécurité nationale et la politique étrangère au Parlement a indiqué que l’avion était un appareil de marque ATR de la compagnie Aseman Airlines.

“Après des recherches dans la zone où l’avion s’est écrasé, nous avons été informés que toutes les personnes à bord avaient perdu la vie”, avait dans un premier temps précisé Mohammad Tabatabai à la télévision d’Etat iranienne IRIB.


Il transportait “60 passagers et environ six membres d’équipage” lorsqu’il a “disparu des écrans radar ce matin”, a-t-il ajouté, indiquant que des riverains auraient vu l’avion s’écraser.

On ignorait dans l’immédiat les causes exactes du crash, mais une tempête de neige s’abattait sur la région ces dernières heures.
Semirom, tout comme Yasouj, sont situées dans les montagnes du Zagros. Un hélicoptère de secours a été envoyé sur les lieux car “en raison du relief montagneux de la région, il n’est pas possible d’envoyer des ambulances”, a précisé Mojtaba Khaledi, le porte-parole des services de secours.
Un hélicoptère qui a tenté d’atteindre le lieu de l’accident n’a pas pu atterrir en raison des mauvaises conditions météorologiques, selon les services d’urgence à la télévision publique. L’avion était un ATR-72. ATR, co-entreprise entre Airbus et Leornardo-Finmeccanica, est le leader mondial des avions à turbo-propulsion de moins de 90 places.
Le dernier accident grave d’un avion civil en Iran remonte à 2014, quand 39 personnes avaient été tuées dans le crash d’un Antonov 140 de la compagnie iranienne Sepahan, peu après son décollage de l’aéroport de Mehrabad, dans le sud de Téhéran.


L’avion effectuait une liaison intérieure entre Téhéran et la ville de Tabass (est). Trois ans plus tôt, en 2011, un avion civil s’était écrasé dans le nord du pays faisant près de 80 morts.

Des appareils vétustes à cause des sanctions internationales
Les sanctions imposées pendant de nombreuses années par les Etats-Unis, l’ONU et les pays européens ont empêché les autorités iraniennes d’acheter des pièces de rechange ou des avions occidentaux pour renouveler la flotte civile du pays, dans un état vétuste.
L’industrie du transport aérien était soumise à un embargo américain depuis 1995, empêchant les compagnies d’acheter des avions civils ou des pièces détachées et les forçant à clouer au sol une partie de leur flotte.
Cet embargo a été partiellement levé par l’accord sur le nucléaire signé en 2015 par l’Iran et les grandes puissances (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne).


Cet accord prévoit une levée progressive des sanctions contre Téhéran en échange d’un renoncement au nucléaire militaire devrait permettre aux compagnies aériennes de pouvoir de nouveau acheter des avions de ligne.

Après cette levée partielle des sanctions, Iran Air a signé fin 2016 une commande ferme de 100 appareils du constructeur Airbus pour un montant d’environ 20 milliards de dollars.
Iran Air et l’avionneur américain Boeing avaient également signé la même année leur plus gros contrat depuis près de 40 ans, portant sur l’achat de 80 appareils destinés à remplacer la flotte iranienne vieillissante.