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S’armer contre les violences faites aux femmes

Sylvie Chokron 27.12.2017
Une femme sur cinq a déjà été victime d’agression physique ou sexuelle. Le trouble de stress post-traumatique qui en découle ainsi que ses effets sur le fonctionnement cérébral et cognitif est mieux compris. 

Un préalable à une meilleure prise en compte des victimes.
Carte blanche. L’actualité apprend à certains et rappelle à la plupart d’entre nous qu’à tout moment, des femmes, de toutes conditions et de tous milieux, sont victimes de violences physiques, morales ou sexuelles. D’après une étude réalisée sur 42 000 femmes par l’agence des droits fondamentaux de l’Union européenne en 2014, une femme sur cinq a déjà été victime d’agression physique ou sexuelle. En France, ce chiffre est légèrement supérieur à ce qui est observé à l’échelle européenne.
Est-ce la raison pour laquelle on ­observe une féminisation de plus en plus large des sports de combat ? Aujourd’hui, un adhérent sur deux à la Fédération de boxe française est une femme. Cet engouement refléterait-il un attrait pour ce type d’activité ou le besoin de se sentir capable de se défendre ? Selon ce raisonnement, savoir se battre physiquement suffirait à se protéger. Ainsi, les femmes militaires ­seraient mieux armées contre ces actes.
Paradoxalement, les études réalisées ces dernières années ne sont guère ­rassurantes à cet égard… En effet, un ­rapport de 2012 nous apprend que 19 000 femmes sont violées chaque ­année dans l’armée américaine, soit ­environ 10 % des femmes militaires aux Etats-Unis. Naomi Himmelfarb, de l’université de Californie, avait déjà rapporté un fait étonnant en 2006 : la prévalence des agressions sexuelles sur les femmes pendant leur période d’activité dans l’armée est plus importante qu’avant ou après l’exercice de leur fonction. De plus, dans ce cas de figure, le risque est plus élevé de développer un trouble de stress post-traumatique (TSPT) que lorsque le même acte se produit avant ou après la carrière militaire.
Fonctionnement cérébral
Le TSPT a longtemps été considéré uniquement comme un trouble psychologique consécutif à un événement extérieur traumatisant. Néanmoins, on sait maintenant qu’en plus de générer une anxiété massive, ce trouble a également des effets sur le fonctionnement cérébral et cognitif….