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Manifestations violentes au Kurdistan irakien

Allan Kaval 23.12.2017
La population est exaspérée par l’incapacité des dirigeants et des partis à régler la crise économique. Le pouvoir local était déjà ébranlé par l’échec du réfendum sur l’indépendance.

Le mécontentement de la population du Kurdistan irakien couvait depuis des années. Cette semaine, il s’est exprimé par une vague de manifestations dans plusieurs localités de la région autonome, confrontée à une crise économique et politique sans précédent depuis l’échec du référendum sur l’indépendance du 25 septembre.
Les manifestants protestaient contre l’incapacité des autorités à payer les salaires de la fonction publique et à assurer des services de base. Ils réclamaient la démission du gouvernement. Leurs rassemblements ont donné lieu à des accès de violence contre les tenants du pouvoir.
Locaux des principales formations politiques incendiés
Des foules, composées pour l’essentiel de jeunes hommes, ont incendié à partir de lundi les locaux des principales formations politiques kurdes, ainsi que des installations des forces de sécurité qui leur sont affiliées, à travers le gouvernorat de Souleymanieh.
Au moins deux personnes ont perdu la vie, selon les autorités, dans la petite ville de Raniya et des dizaines d’autres ont été blessées dans des affrontements avec les forces de sécurité. Citant des sources au sein des services de santé locaux, certains médias kurdes relèvent un bilan de cinq morts.
Alors qu’un puissant déploiement des forces de sécurité a réduit l’ampleur de la mobilisation dans la région de Souleymanieh, des heurts ont encore eu lieu vendredi à Raniya.
Mardi, les locaux de la chaîne de télévision d’opposition NRT à Souleymanieh avaient été pris d’assaut et son propriétaire placé en détention par les forces de sécurité locales, tandis que de nombreux activistes et journalistes étaient arrêtés, accusés d’inciter la population à la violence.
Les provinces d’Erbil et de Dohuk épargnées
Les heurts, concentrés dans la province de Souleymanieh, dominée par la famille Talabani, ont épargné les provinces d’Erbil et de Dohuk, fiefs de la famille Barzani, mieux tenus par l’appareil…