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#WeToogether : à Paris, ils manifestent contre les violences faites aux femm

Baptiste Erondel | Le 25 novembre 2017
En cette journée internationale contre les violences faites aux femmes, ils étaient près d’un millier à manifester de la place de la République à celle de l’Opéra. Il est 14h30, place de la République à Paris, quand les premières voix commencent à s’élever. Ce samedi 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, plus de mille manifestants, féministes ou non, ont décidé de se réunir pour déplorer le trop peu d’avancements des lois sur le sujet.

Étaient présents des collectifs de femmes (Osez le féminisme, Les Effrontées, Ruptures, Femmes migrantes debout) et quelques partis politiques de gauche. «Ras le viol”, «les riches avortent, les pauvres meurent”, «Après #MeToo, #WeToogether»… Autant de slogans immortalisés dans les rangs d’un cortège composé de femmes du monde entier et dirigé par des militantes vêtues de noir portant le nom de victimes assassinées en 2017. 
Quelques heures plus tôt, Emmanuel Macron avait annoncé les différentes mesures à prendre face aux violences faites aux femmes, dans un discours à l’Élysée. Et, forcément, ses mots étaient dans les bouches de nombreux manifestants. «Il serait temps de bouger, après plus de six mois au pouvoir», déplore un militant Unef, maquillé d’un visage abîmé par les coups. «Le président de la République a promis, mais n’a pas agi. Comme beaucoup d’autres. Il est censé réincarner la jeunesse et le renouveau, mais pour le moment, je ne vois qu’un énième chef d’État perdu à travers ses propres promesses, ou mensonges, appelez-les comme vous le voulez». Même avis tranché pour Madeleine, membre du collectif Femmes contre les précarités, le chômage et les discriminations, rattaché à la Maison des femmes de Paris : «Rien. Il n’a rien fait. Autant pour les violences conjugales, que pour les autres».
Les autres, ce sont toutes celles dénoncées par le Mouvement des Femmes Kurdes, qui, dans le cortège de la rue du Faubourg Saint-Antoine, animent les manifestants les plus enjoués : les violences économiques, les violences publiques, et l’inégalité en droit des hommes et des femmes dans certains pays. «Les ordonnances Macron auront des conséquences encore plus graves pour les femmes, déjà soumises aux contrats précaires, aux temps partiels et aux bas salaires», dénonce Madeleine. Son collectif souhaite en effet la pérennisation des emplois aidées, et la création de centres d’hébergement pour les femmes sans domicile. «Une demande que l’on réclame depuis plus de dix ans, sans aucun résultat».
Et puis, aux abords des organisations féministes majeures, quelques femmes venues raconter leur expérience personnelle. Une jeune réfugiée coréenne de 26 ans dénonce les «conditions inhumaines» des femmes dans son pays natal, et quelques migrantes avançent près de la fanfare. Tout le cortège a emprunté la rue du Faubourg Saint-Antoine pour terminer sa course à Opéra.