General

La rétrospective de Roman Polanski à la Cinémathèque Française : une provocation sexiste de plus !

Osez le Féminisme
N’avons nous donc rien retenu de ces dernières semaines ? L’affaire WEINSTEIN, et la vague de libération de la parole qui s’en est suivi, ont mis en lumière toute la misogynie du milieu du cinéma; un milieu truffé de producteurs, réalisateurs et acteurs qui commettent viols et agressions sexuelles en toute impunité. Or, c’est dans ce contexte que la Cinémathèque Française, organise à partir du 30 octobre une rétrospective à la gloire de Roman Polanski. violeur pédocriminel multi-récidiviste en fuite.

Rappelons les faits : Roman Polanski a drogué et violé Samantha Geimer à 13 ans, Charlotte Lewis à 16 ans, « Robin » à 16 ans, Renate Langer à 15 ans et Marianne Barnard à 10 ans. 5 Accusations de viols sur mineures, et aucune condamnation judiciaire. Roman Polanski, pour échapper à des décennies de prison aux Etats-Unis, s’est enfui illégalement de ce pays en 1978, qui réclame depuis lors son extradition. L’émotion suscitée par sa nomination comme président d’honneur des Césars en 2016 avait déjà mobilisée l’opinion, et poussé Roman Polanski à annuler sa venue aux Césars. Mais à la Cinémathèque Française, institution publique incontournable du cinéma français, on continue à se vautrer dans la misogynie la plus crasse en l’invitant et en le célébrant. Le catalogue de la rétrospective qualifie ainsi ces crimes sexuels, qui auraient du l’envoyer croupir en prison, par un euphémisme choquant : « la rubrique faits divers le poussera à fuir définitivement les studios californiens » 
Par le choix assumé de cette rétrospective Polanski, par la négation des faits criminels qui lui sont reprochés, la Cinémathèque participe à l’idée que violer une enfant, ce n’est pas si grave devant le « génie de l’artiste ». L’impunité de Polanski, couplée aux lauriers que lui tresse cette institution du cinéma, est insupportable. 
L’impunité de Polanski, couplée aux lauriers que lui tresse cette institution du cinéma est insupportable. La Cinémathèque Française participe à la culture de l’impunité des violences masculines.
Comme les Inrocks avec la couverture de Cantat, la Cinémathèque Française participe à la culture de l’impunité des violences masculines. Roman Polanski sera reçu par la Cinémathèque en grande pompe, célébré comme un génie artistique. Il sera passé sous silence ses crimes sexuels participant ainsi à sa réhabilitation permanente, et à la dénégation de tout le travail de lutte contre les violences masculines. Frédéric BONNAUD, a déclaré au Monde, suite à sa nomination comme directeur de cette institution du cinéma : « J’ai des pulsions de transgression ». Mr BONNAUD, il n’y a rien de transgressif à perpétuer les ressorts du patriarcat : cultiver l’impunité des agresseurs et des violeurs, dénigrer et invisibiliser les femmes. Voilà des millénaires que cela dure. Et ce que vous n’avez pas compris : c’est que le temps du silence face à ces assauts sexistes est terminé. Et que nous nous indignons de vos positions.
Combien de temps, le ministère de la Culture, le Centre National de cinématographie, ses financeurs, vont-ils cautionner une institution publique aussi misogyne qui participe activement à la culture d’impunité des agresseurs ?