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Chômage : toujours fluctuant, à nouveau à la hausse

Amandine Cailhol — 
Après une baisse qualifiée d’«historique» en septembre, le nombre de demandeurs d’emploi, calculé chaque mois par Pôle Emploi, a augmenté en octobre. De quoi décrédibiliser un peu plus cet indicateur, déjà sur la sellette.
Fallait-il qu’il fasse une nouvelle preuve de sa volatilité, pour mieux se laisser enterrer ? Pour l’une de ses dernières publications mensuelles, l’indicateur de Pôle Emploi repart dans le rouge. En octobre 2017, le nombre de chômeurs en catégorie A (sans aucune activité) en France métropolitaine progresse de 0,2%. Soit 8 000 demandeurs d’emploi en plus, pour un total de 3 483 600, auxquels il faut ajouter les 2 132 400 actifs exerçant une activité réduite (catégories B, C). Soit 5 616 000 personnes au chômage en France métropolitaine (5 923 200 en y ajoutant les Drom).

Remue-ménage

Une évolution à contre-courant de celle du mois précédent, marquée par une baisse sans précédent du nombre de chômeurs (1,8%, en catégorie A). De quoi conforter les critiques adressées à son encontre par certains économistes et statisticiens, qui le jugent peu pertinent. Mais surtout par la ministre du Travail qui, après avoir refusé de le commenter, a annoncé, début novembre, sa volonté de le transformer en indicateur trimestriel. Et ce dès le premier trimestre 2018, période de grand remue-ménage sur le front du social. Avec notamment, un projet de loi intégrant une réforme de l’assurance chômage et des règles d’indemnisation, prévu au printemps 2018. De quoi éviter de trop polluer les débats avec des chiffres jugés incertains.

Stagnation

Reste que, même en optant pour une analyse trimestrielle, comme préconisé par le ministère, les chiffres de la Pôle Emploi ne dessinent pas une situation bien lisse. Ainsi, si sur la période, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A baisse de 1,0% (–34 500), tout comme celui des personnes en catégorie B exerçant une activité réduite courte (78 heures ou moins dans le mois), qui chute de 1,3%, en revanche, celui des personnes en catégorie C, en activité réduite longue (plus de 78 heures dans le mois) grimpe de 2,8%.
Ainsi, en fin de compte, le nombre de chômeurs, toutes catégories confondues, est plutôt sujet à une stagnation (–5 400). Une tendance que l’on retrouve également si l’on intègre les Drom. Avec en toile de fond, la montée de l’emploi précaire et des contrats à temps partiel.