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Crise migratoire : Emmanuel Macron veut identifier les réfugiés dès le Niger et le Tchad

par Jeune Afrique, 28 Aout 2017. 


À l’issue du mini-sommet de lundi à Paris entre des chefs de
gouvernements européens et des dirigeants africains sur la crise
migratoire, le président français Emmanuel Macron a proposé d’identifier
dès le Niger et le Tchad “les ressortissants qui ont droit à l’asile”.

Lundi 28 août, à l’issue d’un mini-sommet à Paris entre Africains et Européens sur la crise migratoire,
le président français Emmanuel Macron a proposé d’identifier dès le
Niger et le Tchad les ressortissants qui ont droit à l’asile pour « les
mettre en sécurité le plus rapidement » possible. « Cette procédure, qui
permettra de donner cet asile en commençant dès le territoire africain,
sera menée dans des zones identifiées pleinement sûres au Niger et au
Tchad, sous la supervision du HCR, le Haut commissariat aux réfugiés de
l’ONU », a précisé le président français.

« L’identification se fera « sur des listes du HCR, fermées,
et concernera des migrants d’ores et déjà identifiés par le HCR et
résidant dans ces pays de passage », a-t-il ajouté, estimant que « cela
permettra d’éviter à des femmes et des hommes de prendre des risques
inconsidérés dans une zone extrêmement dangereuse puis en
Méditerranée ».

Une action de coopération et une présence militaire

« Mais il y aura aussi une action de coopération en matière
de sécurité, de justice et aussi parfois de présence militaire sur le
terrain pour prévenir d’autres débordements et l’accroissement de flux
vers la Libye qui viendraient gonfler des camps de migrants déjà
saturés », a-t-il affirmé. Plaidant pour « la possibilité d’organiser le
retour vers le pays d’origine », il a annoncé « des actions de
coopération pays par pays » à cette fin.

Étaient également présents les dirigeants italien, allemand,
espagnol et l’UE, et, côté africain, les présidents tchadien et
nigérien, Idriss Déby Itno et Mahamadou Issoufou, ainsi que le chef du
gouvernement d’entente nationale libyen, Fayez al-Sarraj – trois pays qui ont en commun de se trouver au cœur du transit des migrants vers les côtes européennes.



La question de l’immigration ne peut être résolue que par le développement, assure Idriss Déby Itno

Idriss Déby Itno et Mahamadou Issoufou ont réagi en
insistant sur la nécessité du développement pour lutter contre la crise
migratoire et souhaité davantage de financements de leurs partenaires
européens.
« Le problème fondamental restera toujours le développement,
il faut des ressources », a martelé le président Deby à l’issue du
mini-sommet. « On est habitué à des annonces de nos partenaires depuis
des années. Nous voulons des choses concrètes », a insisté le président
tchadien, soulignant la nécessité de solutions à long terme.

« Il ne faut pas faire que de la répression, il faut une
dimension développement », a abondé son homologue nigérien, Mahamadou
Issoufou, dont le pays a mis en oeuvre depuis 2015 un plan pour réduire
les flux migratoires, notamment en luttant contre les trafiquants. « Il
est insupportable que des milliers d’Africains viennent mourir dans le
désert et en Méditerranée », a-t-il ajouté.

Pas de nouveau plan Marshall

« Le problème, c’est la pauvreté », a admis la chef de la
diplomatie européenne, Federica Mogherini. Mais « il n’y a pas besoin
d’inventer un nouveau plan Marshall », a-t-elle dit, rappelant que l’UE
et les pays membres investissaient annuellement 20 milliards d’euros sur
le continent.