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Quand l’extrémisme violent sort des lieux communs

11 Juin 2017

Aujourd’hui, le langage est altéré. Beaucoup de nos contemporains tombent – volontairement, mais pas toujours – dans les lieux communs et les expressions d’usage courant renforçant une pensée unique, quelle que soit son orientation politique. Par exemple, c’est dire que la croissance est synonyme de progrès, que les politiciens sont tous des « pourris » sans exception ou encore que, de nos jours, les étudiants ne savent plus rien et que les jeunes sont stupides : un monde lissé en noir et blanc sans nuance de gris. Ce détournement du langage permet plus facilement de garder l’attention des masses sur certains enjeux de société, et conserver la pensée à un stade manichéen. Un exemple illustré par le concept d’extrémisme violent…


Sur le site officiel du Département de sécurité intérieure des États-Unis d’Amérique, le concept d’extrémisme violent est défini comme suit : « individuals who support or commit ideologically-motivated violence to further political goals »1 (individus qui supportent ou commettent une violence motivée par l’idéologie dans un but politique). Ces violences sont commises par des « groups and individuals inspired by a range of personal, religious, political, or other ideological beliefs » (groupes et individus motivés par une série de croyances idéologiques personnelles, religieuses, politiques ou autres)2. De son côté, le ministère de la Sécurité publique canadienne explique : « L‘extrémisme violent […] se réfère au processus de formation d’opinions radicales qui s’expriment en actions violentes. […] Celui-ci devient une menace pour la sécurité nationale lorsque […] des résidents ou des groupes favorisent ou se livrent à la violence comme moyen de promouvoir leurs opinions politiques, idéologiques ou religieuses radicales. »3. À en croire le site du Département du Procureur général, cette vision est partagée par le gouvernement australien qui l’exprime de manière très similaire. Vient enfin l’Union européenne qui clôture ce tour des définitions par un communiqué dans lequel elle définit l’extrémisme violent par : « Phénomène où des individus embrassent des opinions, points-de-vues ou idées qui peuvent les mener à des actes de terrorisme » (5).