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Pourquoi il faut refuser les exportations de voitures chinoises

6 Juin 2017

Quelques nouvelles passées trop inaperçues : la Chine vient d’accorder l’autorisation à BMW pour exporter ses voitures produites dans l’Empire du milieu, alors même que Volvo commence à exporter ses véhicules fabriqués en Chine en Europe. Rien d’anormal pour les partisans de cette anarchie commerciale qui profite à une petite minorité. Un deux poids deux mesures révoltant, pour qui sait.

Chine protectionniste et Europe naïvement libre-échangiste
Mais pourquoi l’exportation de véhicules chinois vers l’Europe devrait poser problème  ? Après tout, nous achetons déjà tant de produits qui viennent quasi-exclusivement des usines de l’Empire du milieu, au premier rang desquels les produits électroniques. Sauf que le cas de l’automobile est un peu différent. En effet, pour attirer tous les grands constructeurs sur son territoire, Pékin a imposé (et impose encore toujours) des droits de douanes importants, plus de 30% encore aujourd’hui, et autour de 100% il y a plus de 10 ans, pour ne pas laisser le choix de produire ou pas en Chine pour y vendre. La production locale est obligatoire, qui plus est, en partenariat avec un constructeur local.
Ainsi, la Chine s’est assurée des investissements massifs, qui ont contribué à son décollage économique, refusant de vendre des produits basiques pour acheter des produits aussi sophistiquées que des voitures, tout en imposant un transfert technologique qui lui a permis de construire une industrie locale, malgré son retard économique. D’abord, la Chine a imposé de faibles droits de douanes sur les pièces détachées pour faire construire des usines d’assemblage qui se fournissaient ailleurs, avant de monter les droits de douane sur les pièces détachées pour imposer un transfert de toute la filière. Fasciné par la taille du marché, nos pays et nos constructeurs ont accepté ce jeu de dupes.