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Lutte contre la corruption, appropriation des biens communs : la révolution « municipaliste » qui vient

15 Juin 2017

Elles sont 180 « villes sans peurs » qui se sont réunies à Barcelone, ces 10 et 11 juin. Des mégapoles, villes moyennes ou modestes bourgades de tous les continents dont les élus et les citoyens engagés ambitionnent de construire une alternative de grande ampleur au péril xénophobe, à la menace terroriste et à la soumission aux marchés financiers. La capitale catalane, dirigée depuis deux ans par une coalition de mouvements sociaux et de partis politiques de gauche, accueillait cette première rencontre. Réelle participation des citoyens, y compris des enfants, aux décisions, féminisation de la politique, gestion des biens communs comme l’eau, l’énergie ou le logement, lutte contre la corruption, accueil des réfugiés constituent la base de leurs actions communes, partout où ce municipalisme émerge dans le monde. Un excellent remède pour oublier la déprime post-électorale française.

« Bienvenue à Barcelone, ville sans peur ! » lance, devant une foule bigarrée, Ada Colau, maire de la capitale catalane et ancienne activiste du droit au logement. « Nous sommes mobilisés contre le terrorisme, contre le fascisme et pour les droits fondamentaux : droit au logement, à la santé, à l’éducation, droit d’être accueilli quand on fuit son pays. » Ces 10 et 11 juin se tient le premier sommet international des « villes sans peur », un réseau de 180 villes, d’une cinquantaine de pays différents. Au sein des intimidantes salles de l’Université de Barcelone, vieille de cinq siècles et demi, élus, membres d’associations, chercheurs ou animateurs de plateforme citoyenne discutent de lutte contre la corruption, de démocratie participative, de gestion de biens communs – eau, énergie, santé, logement ou aménagement de l’espace public – et d’accueil des réfugiés.