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Le WWF accusé de protéger les chasseurs de trophées en Afrique

14 Juin 2017


L’auteur de cette tribune dénonce la collusion entre le WWF et des chasseurs de trophées. Et s’insurge contre la politique de l’ONG internationale de protection de la nature, qui prive les peuples autochtones de leurs territoires et de leur chasse de subsistance.
Stephen Corry est le directeur de Survival International, le mouvement mondial pour les droits des peuples autochtones, depuis 1984. Il est l’auteur de Tribal Peoples for Tomorrow’s World.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) se présente volontiers comme le bienfaiteur des animaux. Cependant, de façon bien plus discrète, il considère la chasse comme essentielle à la protection de la nature. Dans son combat contre le « braconnage », le WWF finance des gardiens de parcs qui frappent et parfois tuent des gens. Comment peut-il concilier ces deux aspects de son travail ?
Une récente querelle entre son bureau sud-africain et l’un de ses administrateurs, Peter Flack, éclaire le lien qui unit la conservation à la chasse au gros gibier. Ce lien peut choquer les personnes qui soutiennent l’organisation à travers son programme d’« adoption » d’animaux ; il est difficile d’imaginer que ces donateurs du WWF accepteraient de voir abattus les animaux qu’ils veulent protéger, surtout par des personnes membres de l’organisation même qu’ils soutiennent.
Pourtant, ce lien ne surprendra pas ceux qui ont étudié l’histoire de l’écologie et des chasseurs de gros gibier. Le mouvement de création des parcs naturels est né au moment où certains chasseurs sportifs avaient voulu empêcher d’autres chasseurs de tuer « leur » gibier. Ces autres chasseurs étaient souvent des peuples autochtones ou des colons pauvres qui chassaient pour se nourrir, utiliser ou vendre la viande et les peaux. Les chasseurs fortunés, eux, ne chassaient pas pour se nourrir, même quand ils consommaient leurs proies.