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Comprendre la géopolitique du terrorisme

11 Juin 2017

Alors que les médias dépeignent systématiquement le terrorisme comme une manifestation du mal et l’œuvre de fous, il existe des relations et des objectifs géopolitiques définis qui sous-tendent ces actes.

La dernière d’une longue série d’attaques terroristes sanglantes attribuées à l’État islamique d’Irak et de Syrie (ÉI) s’est déroulée mercredi matin en Iran avec des assauts armés coordonnés contre le Parlement iranien (Majlis) et le mausolée du défunt chef suprême de la République islamique, l’Imam Khomeini. Au moins 12 personnes ont été tuées et 43 blessées.

Les réactions du gouvernement des États-Unis et des médias occidentaux aux attentats de Téhéran contrastent fortement avec leur réaction à l’attentat à la bombe du 22 mai qui a tué 22 personnes à la Manchester Arena et aux attaques du London Bridge qui ont pris neuf vies samedi dernier.

La Maison Blanche de Trump a publié une déclaration sadique qui revient à justifier les meurtres en Iran, déclarant : « Nous soulignons le fait que les États qui parrainent le terrorisme risquent d’être victimes du mal qu’ils favorisent », une attitude qui a trouvé son reflet dans l’indifférence relative des médias envers la perte de vies iraniennes. On comprend très clairement que le terrorisme contre l’Iran a des objectifs politiques définis qui sont en phase avec ceux de l’impérialisme américain et de ses alliés régionaux.

Pour sa part, la réaction de Téhéran aux attaques était sans équivoque. Il en attribue la faute aux États-Unis et à leur principal allié régional, l’Arabie saoudite. « Cette attaque terroriste a eu lieu seulement une semaine après la rencontre entre le président américain [Donald Trump] et les dirigeants [saoudiens] arriérés qui soutiennent les terroristes », a déclaré le Corps de la Garde révolutionnaire de l’Iran (IRGC) dans un communiqué publié par les médias iraniens. L’attaque a été comprise à Téhéran comme un acte politique effectué en collaboration avec des acteurs étatiques identifiables et visant à promouvoir des objectifs géostratégiques définis.

On peut en dire autant des actes antérieurs de terrorisme menés à Manchester et à Londres, ainsi que de ceux de Paris, de Bruxelles et d’ailleurs avant.

Les médias occidentaux traitent systématiquement chacune de ces atrocités comme des manifestations isolées du « mal » ou de la haine religieuse, des actes irrationnels commis par des fous. En réalité, ils font partie d’une campagne coordonnée à l’échelle internationale dans la poursuite d’objectifs politiques définis.

Derrière la violence dans les rues d’Europe, il y a la violence beaucoup plus grande infligée au Moyen-Orient par les impérialismes américain, britannique et français travaillant en conjonction avec les régimes bourgeois de droite et les forces islamistes qu’ils fomentent, financent et arment.