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À Tunis, une effervescence culturelle depuis la révolution

29 Juin 2017

Si l’investissement culturel public souffre toujours en Tunisie, la créativité et les initiatives individuelles sont éloquentes. Fabrique d’espace artistique en plein cœur de la médina de Tunis, l’association « l’Art Rue » s’inscrit dans ce bouillonnement culturel alternatif. Depuis 2011, celui-ci foisonne sous l’impulsion d’une liberté d’expression retrouvée suite à la vague de contestations populaires des « Printemps Arabes ». Rencontre et reportage.


Délaissée pendant le règne du dictateur Ben Ali, la politique culturelle n’a pas eu le renouveau escompté depuis la révolution du Jasmin de janvier 2011. Dans une économie en berne, fragilisée par une forte baisse de l’activité touristique suite aux attentats du Bardo à Tunis et de la plage de Sousse en 2015, cinq ministres de la culture se sont succédés sans se montrer capables de dégager une véritable ligne politique culturelle. Frilosité des investisseurs, lourdeur des procédures administratives, la culture fait les frais d’une faible rentabilité sur le court terme et d’un désengagement public. « Les subventions allouées à la culture n’ont pas augmenté malgré la création de multiples espaces culturels », regrette Moncef Dhouib, producteur et réalisateur du projet « Cinévog ». Cet homme de théâtre tunisien a fait revivre l’âme d’un cinéma de quartier d’après-guerre, inauguré dans les années 60 dans la banlieue nord de Tunis. Repère de la culture alternative et lancé en 2011, le café « Liber’thé » est, lui, le symbole d’une scène littéraire destinée aux femmes écrivaines, ou encore des communautés de slameurs qui se réunissent autour d’événements mensuels.