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On en voit des choses quand un trafiquant voyage !

par Evelyn
Hecht-Galinski, Sicht vom Hochblauen, 24 mai 2017, Traduction :
Christiane Reynaud.
 
  
Le voyage
commença par un geste hostile envers l’Iran et les Musulmans pacifiques du
monde entier. Trump a fait sa
  plus
grande affaire d’armements précisément avec l’État qui finance les milices et
les prédicateurs radicaux dans le monde, qui foule aux pieds les droits de
l’Homme et des Femmes, qui pratique la charia de la même façon que l’État
Islamique, sans oublier que presque tous les terroristes du 11 septembre
avaient un passeport saoudien.
Ce que Trump a
fait lors de son premier voyage à l’étranger qui l’a mené en Arabie Saoudite et
ensuite dans l’État Juif, est une dangereuse déclaration de guerre à l’Iran et
n’apporte pas la paix mais sème une discorde périlleuse. Trump attise le
conflit entre les sunnites et les chiites et a allumé avec cette affaire
d’armements pour des milliards de dollars une bombe incendiaire qui va nous
apprendre ce que c’est d’avoir peur..
Le ministre des
Affaires Étrangères saoudien Adel al-Joubeir a annoncé avec fierté que l’Arabie
Saoudite allait investir 380 milliards de dollars américains dans les années à
venir, dont plus de 110 milliards d’armements comme des roquettes avec
munition, des missiles à courte et à moyenne portée, des hélicoptères de
combat, des navires pour la garde côtière ainsi que le bouclier antimissile
THAAD. Le ministre des Affaires Étrangères américain Tillerson a alors justifié
cela hypocritement en prétendant que cet engin de guerre devrait aider Riyad à
contrer « l’impact nuisible de l’Iran ». En réalité l’impact nuisible
vient plutôt du royaume wahhabite qui répand la terreur dans le monde.
Pendant que Trump
fête sa transaction d’armements qui pèse des milliards de dollars , les
citoyens pauvres des États-Unis qui viennent de voter pour Trump doivent
s’attendre à la pire réduction budgétaire de tous les temps. Son projet de
budget prévoit entre autres de réduire les 
tickets-repas pour environ 44 millions d’américains qui ont besoin de
cette aide. Il en va de même pour l’aide médicale. Trump veut réduire le budget
de « Medicaid » de huit cents milliards de dollars dans les dix
années à venir. Moins d’argent pour les sans-abri et les pauvres, par contre la
« Défense », c.-à-d. le Pentagone, recevra jusqu’à 15 milliards de
plus pour les dépenses militaires. Je me demande vraiment combien de temps va
encore durer cette certaine « euphorie de gauche » pour Trump?
Les États-Unis
ont tellement revalorisé les Saoudiens qu’une guerre d’agression contre l’Iran
n’est plus qu’une question de temps. Après la guerre contre le Yémen et les
atrocités saoudiennes, l’Arabie Saoudite devient  une deuxième bombe à retardement après
« l’État Juif »: elle va considérablement influencer le monde et la
paix dans le monde.
En définitive,
les États-Unis s’engagent par cette énorme affaire d’armements à soutenir en
tant que puissance protectrice la monarchie saoudienne en cas de conflit militaire.
On peut bien se figurer ce que cela signifie!
C’est d’ailleurs
honteux que les Saoudiens qualifient l’Iran de « fer de lance du
terrorisme international », ce pays justement qui n’a attaqué aucun autre
pays depuis des centaines d’années mais qui est encore traumatisé par la guerre
d’agression de l’Irak.
Le fait que
Trump, tout comme « l’État Juif » et le régime de Nétanyahou, fait de
l’ennemi désigné Iran un monstre dangereux arrange bien les Saoudiens, gardiens
des lieux saints La Mecque et Médine, car ils revendiquent l’hégémonie à part
entière. Il paraît douteux que cette stratégie réussisse car elle ne peut être
imposer que par d’autres guerres.
Naturellement les
Saoudiens nient avoir quoi que ce soit à faire avec le terrorisme mais leurs
actes prouvent exactement le contraire. Ils peuvent être sûrs que Trump ne
prononcera pas le mot de « droit de l’Homme » à Riyad et qu’il ne
servira pas d”intercesseur pour le blogueur Raif Badawi, en prison depuis
presque cinq ans.
La femme et la
fille de Trump se sont présentées non voilées et ont été saluées avec une
poignée de main par la famille royale saoudienne. Les temps ont changé, car
lorsque en 2015 Michelle Obama en visite en Arabie Saoudite avec son mari,
l’ancien président des États-Unis, s’est présentée tête nue et cheveux ouverts,
c’est Trump qui avait tout de suite tweeté sa critique.
Jared et Ivanka
Kushner en tant que juifs orthodoxes ont réellement obtenu une autorisation
spéciale de leur rabbin très particulier pour voyager à Riyad un jour sacré de
Chabbat! Ironiquement, le rabbin des Kushner, Haskel Lookstein qui avait aussi
supervisé la conversion de Ivanka au judaïsme, a nié avoir donné cette
autorisation et a qualifié cette information de « Fake-News ». La
Maison Blanche a en effet évité de publier le nom du rabbin.
Le premier vol de
Air Force One de Riyad en direction de Tel Aviv est dû lui aussi au « deal
de Trump ».
Trump a été reçu
en Arabie Saoudite comme un roi. Tout le long de la route entre l’aéroport et
l’hôtel Ritz-Carlton on pouvait voir des affiches qui montraient Trump et le
roi Salmane avec leur devise commune « « Ensemble nous
vaincrons », pendant que des avions de combat vrombissaient au-dessus
d’eux.
La rencontre au
palais royal Al Murabba a scellé  la plus
grande commande d’armements de l’histoire américaine et fait exulter Trump de
joie grâce à cette transaction et cette journée « énormes » avec les
jobs et les milliards en perspective. Elle démontre « l’énorme »
volonté de paix de Trump d’après la devise « Construire la paix avec
encore plus d’armes ». Trump a réalisé ce qu’il avait déjà annoncé pendant
sa campagne électorale, c’est à dire que les Saoudiens, ses amis, sont des
« gens biens » qu’il aime parce qu’ils lui achètent beaucoup
d’appartements. Après tout, ils dépensent entre 40 et 60 millions par
appartement. Ces Musulmans-là, il faut bien que Trump les aime!
Trump a tenu un
discours « historique » devant plus de cinquante chefs d’État
musulmans. Le chef d’État soudanais Omar El-Béchir, personnage illustre
recherché par mandat d’arrêt de la Cour internationale de Justice de la Haye, a
cependant préféré ne pas participer.
Le ministre
saoudien des Affaires Étrangères Adel al-Joubeir a donc pu proclamer que l’idée
reçue que les « États-Unis étaient islamophobes » pouvait être
écartée. Mais Trump, « épuisé », lors de son discours
« historique » sur « un islam pacifique » s’est permis un
lapsus freudien en parlant d’extrémisme « islamique » au lieu
d’extrémisme « islamiste » comme dans la version propagée au
préalable.
Steve Bannon qui
« susurre » à Trump le déménagement de l’ambassade de Tel Aviv à Jérusalem
est rentré aux Etats-Unis avec le chef de cabinet Reince Priebus au lieu
d’accompagner Trump dans « l’État Juif ». Il devait calmer les
esprits à la suite de la divulgation d’informations du service de renseignement
israélien à la Russie. Trump a assuré à 
ce propos à Nétanyahou qu’il n’avait pas nommé Israël en tant qu’auteur
des informations devant le ministre des Affaires Étrangères russe Lawrow.
Ainsi Trump, le
véritable ami d’Israël, est allé seul avec son entourage et son clan familial
en Israël. Le cabinet d’extrême droite de Nétanyahou a suivi les ordres et est
venu au complet à l’aéroport Ben Gourion serrer la main à Trump. Le ministre de
la construction et roi des colons Naftali Bennett a tout de suit rappelé à
Trump sa promesse électorale de transférer l’ambassade à Jérusalem, dans la
capitale juive éternelle et indivisible. Il pourrait bien se tromper!
Après la
réception et les discours, le Président Rivlin évoqua bel et bien les
„festivités“ à l’occasion du 50 ème anniversaire de la „réunification“ de
Jérusalem et tenta ainsi de légaliser la
judaïsation illégale de Jérusalem. Trump assura de son
amour pour „l’État Juif“ et Nétanyahou évoqua la grande et inaltérable amitié
avec les États-Unis. A midi eut lieu encore une courte conférence de presse
avec Trump et Rivlin, pleine de formules creuses et sans questions de la part
des représentants de la presse internationale.
Trump continua dans
« l’État Juif » là  où il
s’était arrêté à Riyad, à diaboliser l’ennemi désigné Iran et l’accuser de
soutenir des terroristes. Les États-Unis et « l’État Juif »
parleraient d’une seule voix quand il disent que l’Iran ne doit jamais posséder
d’armes nucléaires.
Quand Trump se
rendit ensuite en tant que premier président des États-Unis au Mur des
Lamentations de Jérusalem et plaça là, en territoire occupé, son bout de papier
dans le mur, en compagnie seulement des Kushner et de rabbins, sans politicien,
cela devait démontrer son attachement à sa parenté juive et son affinité pour
« l’État Juif ». Mais cela représentait un incroyable affront contre
le droit international et un mauvais signe pour la Palestine et l’occupation
illégale.
Une courte visite
au mémorial de la Shoah de Yad Vashem est encore au programme et un
« grand » discours au musée d’Israël. Trump visitera aussi la
Cisjordanie illégalement occupée pour rencontrer Abbas, le Président du
« régime de Vichy » pour bien le disposer pour la paix et pour des
négociations de paix. Il visitera aussi la ville de Bethléem illégalement
occupée, en tout et pour tout beaucoup de pompe et des actes hostiles contre la
Palestine, par contre beaucoup d’amour pour l’occupant juif.
 Il y aurait encore beaucoup à
raconter sur le voyage du grand trafiquant Trump .
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Texte original:

http://sicht-vom-hochblauen.de/wenn-ein-dealer-eine-reise-tut-dann-koennen-wir-etwas-erleben/