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La liberté de la presse de plus en plus menacée dans le monde

27 Avril 2017


La liberté de la presse recule partout, y compris dans les pays jusque-là relativement démocratiques, selon l’association Reporters sans frontières. Le nombre de journalistes tués – 211 – en couvrant les six années de guerre civile syrienne s’approche du triste record de la seconde guerre d’Irak. La Turquie est devenue « la plus grande prison du monde pour les professionnels des médias » tandis que la Chine enferme massivement « les journalistes-citoyens et les blogueurs ». En France, RSF constate « une recrudescence de pratiques violentes des forces de l’ordre contre des reporters », sur fond de « menace sur l’indépendance éditoriale » des médias sous contrôle des grands industriels.

Dans son classement mondial publié le 26 avril, Reporters sans frontières (RSF) s’alarme du recul de la liberté de la presse dans de nombreux pays, y compris dans les démocraties. 2017 est l’année du « grand basculement », soutient l’association. Elle constate « la banalisation des attaques contre les médias et le triomphe d’hommes forts qui font basculer le monde à l’ère de la post-vérité, de la propagande et de la répression, notamment dans les démocraties. » Passant au crible 180 pays, RSF s’inquiète notamment de l’accession au pouvoir de Donald Trump qui a qualifié à plusieurs reprises la presse d’« ennemie du peuple », tout en rappelant le piètre héritage laissé par son prédécesseur qui avait « déclaré la guerre aux lanceurs d’alerte ».

Dans deux pays sur trois, une situation aggravée

« La liberté de la presse n’a jamais été aussi menacée », résume l’ONG créée en 1985. « Au total, près des deux tiers (62,2%) des pays répertoriés ont enregistré une aggravation de leur situation. » Trois pays ont rejoint les bancs des plus mauvais élèves : le Burundi (160ème sur 180), l’Égypte (161ème) et Bahreïn (164ème). L’Égypte, où dix journalistes ont été tués depuis la « Révolution de janvier 2011 », serait devenue « l’une des plus grandes prisons du monde » pour les professionnels de l’information.