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Ecologie, pouvoir d’achat, entreprises : les grands enjeux d’une politique économique progressiste

10 Avril 2017


Fillon comme Macron, « c’est “On ne change rien” » : « On baisse simplement les dépenses publiques ce qui permet de baisser l’impôt sur les entreprises, et on dégrade le droit du travail », déplore Henri Sterdyniak, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. Les politiques économiques alternatives prônées par Hamon et Mélenchon soulèvent cependant des questions cruciales : comment concilier un plan de relance par le pouvoir d’achat et une « planification écologique » vers une société plus sobre ? Faut-il protéger les travailleurs grâce à un « revenu universel » ou changer les critères de gestion des entreprises, aujourd’hui centrés sur la rentabilité et l’intérêt des actionnaires ? Et comment « réussir à employer tout le monde dans des emplois convenables, en prenant le tournant écologique » ? Entretien.

Basta ! : L’économie est toujours un sujet particulièrement débattu entre les candidats : quelles sont les principales lignes de clivage qui se dégagent à l’occasion de cette élection ?

Henri Sterdyniak [1] : C’est extrêmement simple : deux politiques s’opposent. Pour les uns, la France doit devenir le meilleur élève de la classe libérale et pour cela, prendre progressivement les mesures nécessaires : réduire les dépenses publiques et sociales, réduire les impôts sur les plus riches et les grandes entreprises, déréguler son économie. Pour les autres, la France doit prendre la tête d’un front en Europe pour effectuer un tournant afin de construire une société plus sobre, plus écologiste et plus socialiste. C’est le choix que nous avons aux élections présidentielles, entre la première tendance représentée par Macron et Fillon et la deuxième par Mélenchon et Hamon, avec des nuances toutefois.