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Égypte 2016 : Moubarak, Morsi ou Sissi, lequel est le pire ?

par Mamdouh Habashi

 
Original: Ägypten 2016: Wer ist schlimmer, Mubarak, Morsi oder Sisi?
 

Traductions disponibles : English Italiano

2016 a été une année très difficile pour les Égyptiens. La plupart -qu’il s’agisse de gens du peuple ou de membres de la classe politique- disent même qu’elle a été/ qu’elle est la pire année de l’histoire du pays.
La violente réaction contre la «révolution» ou rébellion de 2011, ses objectifs, ses symboles

et ses représentants, n’est plus à mettre sur le compte des excès de certains «moubarakistes», mais fait clairement partie de la politique du régime. Cela d’autant plus qu’un nombre croissant d’Égyptiens sont nostalgiques de l’époque de Moubarak. Ils s’en prennent à la révolution de 2011 et non à la politique du régime en place.

Dans de larges secteurs d’une population lourdement défavorisée, le régime de Sissi a réussi à alimenter la crainte d’un sort comparable à celui de la Syrie, de l’Irak, de la Libye ou du Yémen, afin de rendre cette crainte plus forte que toute volonté de changement. Par la guerre contre le terrorisme, le régime justifie toutes ses mesures impopulaires. En 2016, toutes les mesures prises dans le cadre de toutes les actions politiques ont été impopulaires, voire extrêmement impopulaires.
Au cours des deux premières années de son mandat de président, de nombreux ministres et gouverneurs ont été les victimes de ces politiques «impopulaires» et ont servi de boucs émissaires. Cela était nécessaire pour renforcer l’image du grand «sauveur», le général Sissi, au-delà de tout doute. Néanmoins, les nombreux «boucs émissaires» de 2016 ne suffisaient plus. L’image du «dictateur juste» a été largement écornée.
Bien que tous les régimes doivent s’efforcent de réussir dans au moins un des aspects de leur action politique, afin de compenser ou de détourner l’attention de leurs échecs dans d’autres domaines, le régime Sissi, en 2016, a réussi à échouer totalement, à tous les niveaux et dans tous les domaines, et à faire passer ses échecs pour des succès, voire pour des victoires. Et comme cela est difficilement concevable, j’aimerais aborder les aspects suivants de la politique du régime Sissi en 2016 :

1. L’économie et la lutte contre la corruption;

2. La démocratie, l’État de droit et la sécurité intérieure;

3. La politique étrangère.

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