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Éboulement meurtrier en Éthiopie : le « modèle français » de gestion des déchets en question

15 Mars 2017


Un éboulement dans une décharge d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne, a fait au moins 65 morts, pour la plupart des femmes et des enfants gagnant leur vie à fouiller les déchets. L’Agence française de développement était pourtant présente sur place depuis 2007, et y a accordé de généraux financements à des firmes tricolores, dont Vinci. Pour les ONG, c’est illustration de l’impasse du modèle de gestion des déchets promu par la coopération française à l’international, qui bénéficie davantage aux grandes entreprises qu’aux populations locales.

Un éboulement dans l’immense décharge de Koshe, dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, a fait au moins 65 morts selon le dernier décompte. La catastrophe, survenue le 11 mars 2017, a principalement frappé des femmes et des enfants vivant sur ce site de 30 hectares, et gagnant leur vie à fouiller les déchets à la recherche de matières recyclables ou réutilisables : les waste pickers ou chiffonniers. Un drame qui interroge aussi sur le rôle de l’Agence française de développement (AFD), impliquée dans la réhabilitation de la décharge depuis 2007.

Le réseau Zero Waste France souligne en effet dans un communiqué de presse que l’AFD « a financé successivement plusieurs études, principalement réalisées par des cabinets français, avant d’attribuer une subvention de 5,4 millions d’euros pour la fermeture et réhabilitation du site sur lequel l’éboulement a eu lieu, et un prêt de 20 millions d’euros pour une “nouvelle infrastructure de stockage” », autrement dit une nouvelle décharge. La création de cette nouvelle décharge a été attribuée à une autre firme française : Vinci. Un contrat qui représente 13,5 millions d’euros, en partie apportés par l’AFD.