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Comment le gouvernement israélien avait domestiqué Amnesty au service de sa propagande

17 Mars 2017

Le gouvernement israélien a financé la création et l’activité de la section israélienne d’Amnesty International dans les années 1960 et 1970, dans le but d’en faire un instrument au service de l’image internationale d’Israël. Des documents officiels, révélés par le journaliste Uri Blau dans le quotidien israélien Haaretz, établissent que le président d’Amnesty-Israël prenait des ordres, et de l’argent, au Ministère des Affaires étrangères israélien, avec lequel il était en contact permanent.

Au début du mois d’avril 1970, le Ministre de la police Shlomo Hillel est monté à la tribune de la Knesset, et il informa les députés des contacts entre le gouvernement d’Israël et Amnesty International à propos des détenus emprisonnés en Israël et de la torture. Et il conclut son propos en affirmant : “Nous ne pouvons plus faire confiance à la bonne volonté et à la correction de l’organisation Amnesty International”.

Ce dont le ministre informait le parlement, c’était que depuis un certain nombre d’années, Israël avait tenté d’influencer l’activité d’Amnesty de l’intérieur. Des documents rassemblés par le “Akevot Institute for Israeli-Palestinian Conflict Research” ici révélés pour la première fois démontrent que certains de ceux qui étaient à la tête d’Amnesty Israël entre la fin des années 1960 jusqu’au milieu de la décennie 1970, rendaient compte de leur activité directement et en temps réel au Ministère de Affaire étrangères, se concertaient avec des fonctionnaires et demandaient des instructions sur la manière de procéder. Qui plus est, la section d’Amnesty bénéficiait à l’époque d’un financement constant qui lui était versé par le Ministère des Affaires étrangères : des centaines de livres israéliennes pour payer des billets d’avion pour des vols vers l’étranger, des indemnités journalières pour frais de mission, des frais d’inscription et des versements de fonds destinés aux quartiers généraux de l’organisation.