General

Viol conjugal : 30% des viols commis en France. Un court-métrage expose « l’ordinaire ».

14 Février 2017


Si les préjugés sur les circonstances d’un viol perdurent, continuant de se concentrer sur l’image de l’inconnu prédateur tapis dans une ruelle sombre, la réalité est souvent bien plus banale. Alors que la majorité des viols en France sont perpétrés par une personne connue de la victime, un court-métrage finement réalisé revient sur ce crime qui prend parfois place au sein même du foyer.

Des images pour dénoncer un crime tristement banal

Le sujet est hautement délicat, et trouve encore difficilement sa place dans les colonnes des journaux en dépit de sa banalité. Pourtant, le viol conjugal continue d’exister en France aujourd’hui. Reconnu par la loi seulement depuis 1990, et circonstance aggravante depuis 2006, le viol conjugal (perpétré par le mari ou le compagnon de la victime) constituerait 30% des viols commis en France. Un crime qui est souvent passé sous silence par les victimes et difficilement quantifiable. C’est ce que Chloé Fontaine a voulu évoquer dans son court-métrage indépendant intitulé « Je suis ordinaire ».

La question n’a pas été évidente à approcher et il a fallu éviter les écueils : « L’idée d’aborder ce thème me trottait dans la tête depuis quelques temps déjà, au départ sous la forme d’une chronique plutôt cynique comme je peux les faire sur mon blog. Cependant, je me suis vite retrouvée face à une difficulté majeure : comment aborder le sujet pour que ça interpelle le plus grand nombre ? Je ne voulais pas d’un discours moralisateur ayant pour message « ne faites pas ça chez vous », et l’usage d’un ton cynique voire ironique à visée provocatrice me paraissait complètement inapproprié ici. Je voulais justement dénoncer cette banalisation du viol conjugal. Ça me désole de devoir apposer ces deux termes côte à côte mais pourtant, c’est le cas. Je voulais que les gens voient comment cela se passe, vraiment », nous dit la jeune co-réalisatrice.