L’assassin Elor Azaria condamné à une peine minime, et aussitôt élevé au rang de héros national israélien [MàJ]
21 Février 2017
Le tribunal militaire israélien devant lequel a été traduit le soldat franco-israélien Elor Azaria pour le meurtre de sang froid du Palestinien Abdel Fattah al-Charif, blessé et réduit à l’impuissance, le 24 mars 2016 à Hébron, l’a condamné à 18 mois de prison, une année de probation, et une rétrogradation. Ses avocats ont annoncé aussitôt qu’il ferait appel.
Les juges militaires ont retenu l’intention de tuer, et écarté l’idée qu’il s’était senti menacé mais ont atténué sa responsabilité du fait qu’il s’est trouvé dans “une situation de combat” (caractérisée, il faut le rappeler, par l’occupation militaire particulièrement pesante de la ville de Hébron, où des centaines de soldats sont mobilisés en permanence pour “protéger” une poignée de colons juifs fanatiques particulièrement agressifs).
Aussitôt après les faits, Azaria a été élevé au rang de héros national par la droite israélienne, et il avait ostensiblement bénéficié de mesures de clémence, comme une remise en liberté provisoire avant le procès.
Aujourd’hui le scénario se répète : dès la sentence connue de multiples personnalités politiques – à commencer par plusieurs ministres du gouvernement Netanyahou comme Naftali Bennett (ministre de l’Éducation !) – ont réclamé qu’il bénéficie immédiatement d’une mesure de grâce. Devant le tribunal, des douzaines de personnes manifestaient, rapporte Haaretz, aux cris de “Le peuple d’Israël n’abandonne pas les soldats”.