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Des dizaines de milliers de réfugiés errent, dans l’hiver glacial, sur la « route des Balkans »

31 Janvier 2017


Pendant qu’aux Etats-Unis, Donald Trump subit l’opprobre international après avoir fermé les frontières aux ressortissants de sept pays du Moyen-Orient et d’Afrique, aux frontières de l’Europe, des dizaines de milliers de réfugiés errent toujours le long de la « route des Balkans », de la Grèce à la Croatie. Certains continuent à arriver de Turquie, d’autres sont renvoyés d’Autriche ou brutalisés par des milices xénophobes en Hongrie ou Bulgarie. Beaucoup tournent en rond depuis des mois, d’une frontière fermée à l’autre. Basta ! fait le point sur les obstacles rencontrés par les exilés, mais aussi sur les solidarités qui continuent à s’exprimer. Alors que la Turquie s’apprête à libérer un nouveau flot d’exilés.

Le soir de la Saint-Sylvestre, de véritables scènes de ratonnade ont éclaté dans la banlieue de Zagreb, en Croatie. Des réfugiés sont agressés par des hommes masqués dans les autobus qui les ramènent du centre de la capitale croate vers un hôtel d’une banlieue éloignée, transformé depuis près d’un an en Centre d’accueil et d’hébergement. Ces violences sont commises sous les yeux de la police, qui n’aurait pas réagi. Pire, selon le témoignage des réfugiés, les policiers auraient refusé de conduire certains blessés aux urgences. Les victimes venaient d’Irak, d’Afghanistan ou du Pakistan. La plupart avaient été expulsés d’Autriche.

Ces expulsions ont commencé dès l’été 2016, expliquent les volontaire du Centre des études de paix de Zagreb : l’Allemagne et l’Autriche se réfèrent à la Convention de Dublin III, qui prévoit que les demandeurs d’asile doivent déposer leur demande dans le premier pays de l’Union européenne (UE) où ils posent le pied. La Grèce, porte d’entrée obligée de dizaines de milliers de réfugiés, est exemptée de cette règle depuis cinq ans, mais pas la Croatie, qui a rejoint l’UE en 2013, sans être toutefois membre de l’Espace Schengen. Il est impossible de trouver des chiffres fiables, mais ces « retours » constituent la hantise de tous les pays d’Europe du sud-est, membres ou non de l’UE, qui craignent de devenir une vaste « zone de rétention » entre la Turquie et les pays riches du nord et de l’ouest de l’Europe.