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Chasseurs et écologistes, coopérez !

13 Septembre 2016


Henry David Thoreau ou Aldo Leopold, pionniers de la cause écologiste, étaient aussi chasseurs. L’auteur de cette tribune s’appuie sur le livre d’un chasseur investi dans le combat écolo pour appeler à une collaboration entre associations de défense de la nature, naturalistes et « vrais » chasseurs.

Simon Charbonneau est l’ancien président fondateur de l’Ancer, l’Association nationale pour une chasse écologiquement responsable.

Voici un livre qui va avoir du mal à être lu par les militants écolos les plus conformistes, habitués à raisonner de manière manichéenne en matière de chasse. Car l’auteur y explique que la chasse, en raison de sa longue histoire, fait partie intégrante des relations entre l’homme et la nature. Bernard Bachasson est à la fois un chasseur passionné depuis sa plus tendre enfance et un militant associatif engagé de longue date dans le combat écolo.
Faut-il d’ailleurs rappeler que les pionniers de la cause écolo, comme Henry David Thoreau ou Aldo Leopold, étaient des chasseurs ? Les vrais chasseurs, non pas les modernes consommateurs de cartouches tireurs de cocottes et autres viandards, ont toujours été de formidables observateurs de la nature. Ils devraient collaborer étroitement avec les naturalistes des associations de protection de la nature au lieu de se tirer mutuellement des bourres, comme ils le font depuis des années ! Cette collaboration constituerait à mon avis un puissant moyen de défense des biotopes et de la faune sauvage menacés par les aménageurs fanatiques de l’artificialisation de la nature.
Lien indissoluble entre la protection des habitats et de la faune sauvage et la pérennité de la chasse 

Par delà l’esprit de partialité que ce sujet déclenche chez certains, l’auteur de ce livre est capable de nous parler des différents modes de chasse avec le recul critique nécessaire, tout en soulignant ce qui fait la particularité du lien que le chasseur peut établir avec la faune sauvage. Il est aussi capable d’aborder les questions éthiques comme celle de la souffrance animale et de tous les abus de la chasse que l’on ne doit pas occulter. Mais surtout, il insiste à juste titre sur le lien indissoluble qui existe entre la protection des habitats et de la faune sauvage d’un côté et la pérennité de la chasse de l’autre. C’est donc de ce point de vue qu’il développe toute une réflexion sur l’avenir de la chasse et les réformes à envisager dans les structures cynégétiques pour voir cette activité humaine millénaire se pérenniser. Il faut d’ailleurs remercier Bernard Bachasson pour l’hommage qu’il a rendu au travail pionnier réalisé durant des années par l’Association nationale pour une chasse écologiquement responsable (Ancer), qui s’est heurtée malheureusement à une tenace incompréhension venant des parties au conflit.