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Recep Tayyip Erdogan : « Les Occidentaux ont laissé les Turcs seuls »

8 Août 2016


Trois semaines après la tentative de putsch qui a ébranlé la Turquie dans la nuit du 15 au 16 juillet, le président Recep Tayyip Erdogan a reçu Le Monde, samedi 6 août, à Istanbul, pour lui accorder son premier entretien à la presse occidentale depuis ces événements. Le chef de l’Etat turc, en butte à de virulentes critiques en Occident sur l’ampleur des purges post-coup d’Etat, reproche à ses partenaires, européens comme américains, leur manque d’« empathie » et de soutien. Alors qu’il doit rencontrer son homologue russe, Vladimir Poutine, mardi, à Saint-Pétersbourg, M. Erdogan dessine les contours d’une probable rupture avec l’Union européenne (UE) sur la question migratoire ainsi que sur les droits de l’homme.

Vous avez déclaré que les Occidentaux avaient « pris le parti des putschistes et des terroristes ». Qu’est-ce que vous leur reprochez ?

Pendant la tentative de putsch, une partie des leaders du monde occidental m’ont appelé au téléphone. Cela n’était pas suffisant. Nous n’étions pas face à une attaque terroriste ordinaire. Nous comptons 240 martyrs et 2 200 blessés. Le monde entier avait réagi à l’attaque contre Charlie Hebdo. Notre premier ministre s’était joint à la marche dans les rues de Paris. J’aurais souhaité que les leaders du monde occidental réagissent également à ce qui s’est passé en Turquie et qu’ils ne se contentent pas de quelques clichés pour condamner [la tentative de putsch]. Ou alors, j’aurais voulu qu’ils viennent ici en Turquie.

« Le monde entier avait réagi à l’attaque…