General

El Hadji Mamadou Lamine Faye : L’art est un fédérateur, le ciment de l’union des cœurs et des peuples

de Milena Rampoldi, ProMosaik. Ci-joint mon entretien avec l’artiste peintre sénégalais El Hadji Mamadou Lamine Faye. 
De sa vie il m’a dit : Mon
nom est El hadji Mamadou Lamine Faye dit “Joe’Art”, né le 7 mai 1986
a Dakar, jeune artiste peintre sénégalais. J’ai commencé à pratiquer la
peinture dans mon enfance parce que je suis né dans un environnement
d’artistes. Je m’exerce dans un premier temps à la création d’œuvres inspirées
directement de la tradition africaine (scènes figuratives et naïves de la vie quotidienne).
Élève à l’École des Beaux-Arts de Dakar [ENA], ma peinture est essentiellement
réalisée à l’acrylique sur toile enduite et toutes matières. Sans pour autant
renier mon style typique africain, je me suis inspiré de mes contemporains, sous
l’influence de mon environnement. Ne connaissant pas de bornes, mes peintures
prennent alors une autre ampleur et une nouvelle perspective. Les couleurs
peuvent varier entre les tons vifs et les ocres nuancés. À mon  coup de pinceau énergique et incisif je
substitue parfois mes doigts pour créer le mouvement et l’énergie.



Milena Rampoldi: Pour ProMosaik l’art est un langage universel pour promouvoir
paix et dialogue entre cultures et religions. Qu’est-ce que vous pensez de
ça ?

El Hadji Mamadou Lamine Faye: La tendance actuelle est à la
globalisation. De ce fait, l’homme cherche un moyen de communication universel
qui intègrerait dans un seul ensemble tous les peuples du monde. L’outil miracle
pour la matérialisation de cette quête est l’art.

L’art est une expression
universelle, sentimentale et émotionnelle qui touche toute la sensibilité
humaine à travers sa spiritualité et sa beauté. La religion intègre la paix au
cœur d’une spiritualité et c’est un fait culturel proposant une dimension identitaire.
La culture est un complexe incluant les savoirs, les croyances, l’art, les
coutumes ainsi que toutes dispositions ou usage acquis. Pour l’homme vivant en
société, si la culture fait sa spécificité, le fait culturel est ce qui unit
les hommes.  L’art est un fédérateur, le
ciment de l’union des cœurs et des peuples.



Quelles sont les caractéristiques principales de l’art de
votre pays ?

 Faire le tour de cette question en quelques
phrases peut s’avérer difficile parce que le Sénégal dispose d’un grand
potentiel culturel grâce à la diversité ethnique qui le caractérise.

Il y  a certes des particularités mais malgré les différences
de langue, la proximité et le brassage font que certaines pratiques culturelles
se retrouvent dans chaque groupe. En Afrique, le Sénégal n’échappe pas a ce
constat. L’art a une forte connotation religieuse du fait que les sculptures
(statues) se réfèrent à des divinités païennes ou à des esprits protecteurs auxquels
hommage est rendu au cours de cérémonies marquées par des chants et danses et
un habillement spécifique dédié à l’occasion.

Ce genre de manifestation se retrouve
chez plusieurs ethnies comme les Lébous qui la nomment “ndepp”, chez
les Sérères (Khoy) et chez les Diolas (leule). Lors de ces cérémonies mystiques,
à la base on note une dimension artistique très forte mise en relief par les
chants et danses, et les sculptures se référant aux dieux païens de toutes
tailles et de formes diverses, en passant par les masques représentant des
animaux et des anthropomorphiques. Mais avec la modernité cette fonction
primitive de l’art change au Sénégal.

L’art n’est plus exclusivement
religieux, il devient un moyen d’expression individuelle de ces praticiens laissant
libre cours à leurs sensations. C’est ainsi qu’on note une dimension esthétique
de l’art au Sénégal à travers la mode marquée par des combinaisons traditionnelles
et modernes; des matières locales et exotique de même sur le plan des designs
qui associent l’Afrique et l’occident: ce qui rend les manifestations de mode.

Des rendez-vous incontournable sur
le plan artistique ont eu lieu au Sénégal. C’est le cas du Festival
international de jazz de Saint-Louis et de la Biennale de Dakar (Dak’art) qui
permet à de nombreux artistes et nouveaux talents d’exposer leurs œuvres et échanger
avec d’autres artistes du monde entier.

Pour résumer donc : au Sénégal
l’art est à la foi « mystique » et « professionnel ».   

         
Quelles sont pour vous les stratégies les plus importantes
pour éduquer les enfants à l’art ?

L’éducation artistique peut-être
définie comme l’ensemble des activités qui visent à transmettre un héritage
culturel aux jeunes et  leur permettre de
comprendre et de créer leur propre langage artistique avec la création d’
ateliers et des performances dans les écoles, jardins d’enfants et écoles
maternelles.    



Comment peut-on promouvoir l’antiracisme et la tolérance par
l’art en Allemagne?

La haine peut avoir comme racine
la méconnaissance, le racisme peut être exorcisé par un support oh combien
important qu’est l’art. L’établissement de ponts culturels entre les peuples d’une
façon générale participe à la création de liens d’amitié voire même peut créer
une fraternité. Les contacts entre Allemagne et les peuples objets du racisme, permettraient
de façon progressives à combattre le racisme et à avoir gain de cause. C’est un
combat artistique à la base mais les pouvoirs publics ont aussi leur partition
à jouer dans ce combat contre le racisme par des décisions fortes dans le domaine
culturel en favorisant les échanges entre l’Allemagne et les autres peuples. Comme
des foires culturelles et des festivals en terre allemande et sous d’autre cieux
pour y exposer la culture allemande et créer un brassage culturel participant à
l’apaisement des rapports entre les peuples de la terre.
   



Quels sont les aspects forts de l’art traditionnel africain ?
À l’heure actuelle, la culture est de plus en plus reconnue comme une
dimension nécessaire pour tout véritable développement. Cette nouvelle tendance
se reflète dans la création, dans de très nombreux
États, d’institution chargées de la promotion de la culture. Dans les
anciennes colonies, plus particulièrement en Afrique, la culture à joué un rôle
de premier plan dans la lutte pour la libération de l’identité culturelle. Elle
constitue un des objectifs prioritaires que se sont assignés tous les
États africains. La culture possède une identité
spécifique liée aux caractères les plus intimes d’un peuple, à la nature de sa
pensée et de son patrimoine, à sa perception des choses et sa façon de les
considérer.



Comment on peut combiner les arts visuels avec d’autres arts
comme la danse, la musique, la littérature ?

L’art
en lui-même est le fruit d’une combinaison, c’est-à-dire une association de
formes, de couleurs et de matières pour en faire une entité solidaire expressive
et harmonieuse extériorisant l’esprit de son créateur et montrant par la même
occasion son savoir-faire. L’artiste est par essence un associateur d’éléments,
un fédérateur de matières.  Il peut donc
combiner tous ce qui est perceptible par les sens pour en faire du beau.
L’artiste n’a pas de frontière, il peut combiner chant, danse, musique,
peinture et mode. L’artiste fait et défait l’environnement.

La liberté – L’artiste fait signer sur cette œuvre une
pétition en faveur de l’Unité Africaine.

Eau source de vie 

Exposition de la terre [BING-BANG] – nous sommes à la veille de la fin du Monde

Inondation
Dakar banlieue [Guédiawaye quartier BAGDAD]

Les enfants dans l’inondation –  Sans se
soucier des risques, les toutpetits continuent leurs jeux dans les quartiers
inondés

Malcolm X

Unité et ouverture du cœur des Africains – Joseph Ndiaye , historien de la Maison des
esclaves lance un appel : unité et ouverture du cœur, savoir pardonner. L’unité
fait la force.

La  nouvelle visibilité