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Burkini : téton apparent ou voilé, c’est toujours la même histoire

18 Août 2016

Sur Twitter, une jeune femme a posté un dessin devenu viral et l’a appelé « la loterie de l’indécence ». Une réaction au débat actuel sur le burkini.

Sur Twitter, son nom de compte est « La Sauvage Jaune ». Au téléphone, elle ne veut pas dire son prénom, ni son métier. La jeune femme veut garder l’anonymat que lui offre Twitter. Elle y a posté un dessin devenu viral. Elle l’a appelé : la loterie de l’indécence.
Une réaction au débat actuel (moisi et vain) sur le burkini.

« Je n’en pouvais plus de lire des commentaires violents sur les femmes sur Twitter. “Elle est trop habillée, elle ne l’est pas assez”. Le but étant toujours le même : exclure. »

« C’est surréaliste »

A écouter la jeune femme de 25 ans évoquer ces normes oppressantes, on repense, comme un écho, à Fatima Mernissi qui, dans « Le Harem et l’Occident » (Ed. Albin Michel, 2001), déclarait :

« Les musulmans semblent éprouver un sentiment de puissance virile à voiler leurs femmes, et les Occidentaux à les dévoiler. »

Ou encore dans une interview au site du magazine Psychologies : 

« A Téhéran, si vous ne mettez pas de tchador, un policier vous rappelle à l’ordre. En Occident, la terreur est plus immatérielle. Il suffit de faire circuler des images pour que les femmes s’épuisent à leur ressembler. Tout va bien si vous rentrez dans du 38. Sinon, vous n’êtes pas dans la norme et vous ne pouvez même pas vous révolter. C’est surréaliste, comme type de violence. »

Féministe « par la force des choses »

Habillées, déshabillées, trop habillées, pas assez ou pas dans la bonne taille. La Sauvage Jaune veut pouvoir montrer ses seins si cela lui chante.

« Je ne vois pas pourquoi les hommes pourraient le faire et pas moi. Les seins d’une femme ne sont pas forcément sexuels. »

Elle se dit féministe « par la force des choses » (parce qu’elle est une femme et qu’« il faut bien défendre les femmes ») et semble dépitée.

« Les seules perdantes ce seront les femmes, encore une fois. Les gens s’offusquent de voir quelque chose qui n’a pas d’incidence sur leurs vies quotidiennes… »

Je lui demande si des lectures, des auteurs ont alimenté ses réflexions, elle parle spontanément de Twitter et de la page de Paye ta Schnek. Elle n’avait pour autant pas prévu la viralité de son dessin.

« Si j’ai bien compris, mon dessin est parti un peu partout… »

On le retrouve jusque sur des comptes Facebook privés auxquels la jeune femme n’a pas accès. Cela l’ennuie. Elle aime lire « ce que les gens pensent ».