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Bolivie : Anti-impérialistes, à vos cahiers !

24 Août 2016 

C’est bientôt la rentrée et on n’ose imaginer les funestes expérimentations pédagogiques qu’ourdit « l’Éducation Nationale » pour nos plus jeunes. Pour ne pas déprimer, rien de tel que de jeter nos regards vers d’autres horizons réellement novateurs…Partons donc en Bolivie.

Une centaines de futurs officiers de l’armée bolivienne vont eux aussi bientôt rejoindre les bancs de la Escuela de Comando Antiimperialista General Juan José Torres. Une école inaugurée la semaine dernière1 qui, selon le président Evo Morales, aura pour ambition de construire « une pensée pour affronter la domination culturelle, idéologique, politique, économique de l’empire (comprendre des États-Unis) et sa structure capitaliste ». Pour Evo Morales, la création d’une telle école s’imposait pour « récupérer idéologiquement notre identité ».

Ay ay ay ! les gros mots sont lâchés ! On s’attend incessamment sous peu à une réplique cinglante de BHL et à un bombardement en bonne et due forme de la Bolivie. La chemise immaculée de Bernard résistera-t-elle au rude climat de l’Altiplano ? Quien sabe ?



Non on déconne Bernard, termine ton journal, pique une tête et fais l’inspecteur des travaux finis avec un beau documentaire, comme d’hab’ !

Enfin entre nous chers amis : vouloir récupérer son identité, sa souveraineté, lutter contre la domination de « l’empire » (sauf si on est un grand fan de Star Wars)…C’est pas un peu « nauséabond » tout ça ? Ça ne leur suffit donc pas aux Boliviens d’offrir le sublime Salar de Uyuni à l’émerveillement et l’imagination photographique des touristes du monde entier ? Pourquoi s’empêtrer à revendiquer ces grigris poussiéreux que sont l’identité et la souveraineté ?

Peut-être simplement pour empêcher la trahison récurrente des élites de ce pays – comme d’autres d’Amérique latine – au profit des États-Unis ? Peut-être pour former de futurs dirigeants qui pensent d’abord dans l’intérêt du plus grand nombre et pas dans celui de leur petite caste consanguine ? Peut-être Morales, réélu trois fois dans les règles par les Boliviens, cherche-t-il à s’assurer que « l’empire » ne réduise pas en cendres ce qu’il a pu édifier  ? Peut-être la lassitude des dictatures ? Quizas quizas quizas…

En tout cas, si le projet aboutit, nous Français, du pays aux élites traîtres par excellence, n’auront plus qu’à tirer notre sombrero à ces vaillants Boliviens et en prendre de la graine…