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Appel urgent à la solidarité internationale : Free Bilal Kayed !

14 Août 2016

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Appel urgent à la solidarité internationale : Free Bilal Kayed !
Publié le 14 août 2016 dans BDS, Grèves de la faim, Mouvement de solidarité, Occupation, Prisonniers, Répression

 Appel publié le 11 août 2016

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Bilal Kayed va entrer dans son 60e jour (1) de grève de la faim. À l’entame de son troisième mois sans s’alimenter, pieds et poings entravés sur un lit, sous la surveillance constante de gardiens de prison à l’hôpital de Barzilai, la dernière agression qu’il a subie est venue de l’occupation israélienne : une convocation au tribunal émanant de la Cour suprème israélienne et ce, avec un délai de deux mois, alors qu’il souffre déjà d’une dégradation sévère de son état de santé, avec des douleurs à la clef, un état de faiblesse permanent et un teint de plus en plus jaune. On l’a même menacé de lui imposer un traitement de force au cas où il perdrait à nouveau conscience.

Bilal Kayed, prisonnier palestinien, est détenu sans accusation ni procès. Le 13 juin 2016, il a fini de purger une peine de 14 ans et 5 mois dans les prisons israéliennes. Alors que sa famille l’attendait à un check-point israélien pour son retour à son village d’Asira al-Shamaliya, on lui a notifié en lieu et place six mois de détention administrative (sans accusation ni procès), une peine renouvelable à l’infini, et ce, sur base d’un « dossier secret » – et on l’a enfermé en détention solitaire, alors qu’il venait d’y passer les neuf derniers mois. Kayed, qui avait été arrêté en emprisonné en 2001 pour implication dans le Front populaire (de gauche) de libération de la Palestine et dans la résistance palestinienne lors de la Deuxième Intifada, a entamé une grève de la faim le 15 juin dernier.

Depuis lors, il n’a consommé aucune nourriture. Il a souhaité poursuivre sa grève pour la liberté en dépit de toutes les conséquences qu’il allait subir. En même temps, lui et ses 7 000 compagnons de détention palestiniens – dont 750 en détention administrative – ont affirmé que son combat n’avait rien d’individuel. L’affaire de Kayed risque de constituer un précédent qui aura un impact sur tous les prisonniers palestiniens – le menace d’une détention reconduite à l’infini après l’expiration d’une peine de prison. C’est également une tentative de supprimer les dissensions et toute forme d’organisation à l’intérieur même des prisons israéliennes ; Kayed était un dirigeant élu des prisonniers qui assurait une coordination entre les diverses factions palestiniennes afin d’organiser des grèves de la faim et d’autres actions parmi les détenus.

Plus d’une centaine de camarades de Kayed au sein du FPLP et des centaines d’autres prisonniers palestiniens ont rallié des grèves de la faim et autres formes collectives de protestation pour sa liberté et, parmi eux, Ahmad Sa’adat, secrétaire général du FPLP. Le Mouvement des prisonniers palestiniens a diffusé une déclaration commune mettant l’accent sur l’importance de sa grève. Plus de 150 organisations palestiniennes et internationales ont signé un appel réclamant sa libération. Et, dans les rues de Palestine et d’ailleurs dans le monde, la voix populaire se fait entendre de plus en plus : dans les villes, villages et camps de réfugiés de la Palestine occupée ainsi que dans toutes les zones, à Haïfa, Ashkelon, Umm al-Fahm, Naplouse, Dheisheh, Bethléem, dans les camps d’Aïda et de Qalandiya, à Jérusalem, Ramallah, Jénine, Tulkarem, Qalqilya, Gaza, Khan Younis et bien d’autres endroits encore ; et dans les villes et localités du monde entier, comme New York, Vancouver, Montréal, Johannesburg, Belfast, Dublin, Beyrouth, Le Caire, Rabat, Bruxelles, Berlin, Amsterdam, Paris, Toulouse, La Haye, Göteborg, Vienne, Copenhague, Malmö, Caracas, Sao Paulo, Naples, Sydney, Milan, Londres, Manchester et bien d’autres encore, l’appel se propage pour la liberté de Bilal Kayed et de ses camarades palestiniens emprisonnés.

Le Comité national pour le boycott a publié un appel afin d’intensifier et de durcir le boycott de G4S ; puisque Bilal Kayed entre dans sa 60e journée de grève de la faim, il est plus que temps d’amplifier le boycott d’Israël ainsi que la campagne contre G4S. À cette occasion, ce vendredi 12 août à New York City, des protestataires défileront et se rassembleront devant tous les bureaux de G4S l’un après l’autre. Cette accélération de la campagne contre G4S tombe juste au moment où le mouvement Black Lives Matter insiste, dans sa plate-forme historique, pour que tout le monde « organise des campagnes contre G4S et les autres firmes privées opérant dans des prisons partout dans le monde et tirant profit de l’asservissement de notre communauté, que ce soit aux États-Unis, en Palestine, au Brésil et ailleurs ».

Au Liban, le Parti communiste libanais marchera jusqu’aux frontières de la Palestine en guise de soutien des prisonniers en grève. Dans la prison de Lannemezan, Georges Abdallah refuse de se sustenter après 32 années passées dans les geôles françaises. En Irlande, la patrie de tant de prisonniers du colonialisme et où existe un lourd héritage de grèves de la faim, les protestations se multiplient de jour en jour, y compris de la part des détenus républicains irlandais. À Dublin, Copenhague, Sydney, Derry City, Vienne, Berlin, New York City et dans toute la Palestine occupée, les gens s’apprêtent à descendre dans les rues pour la liberté.

Dans un même temps, les voix officielles du monde restent silencieuses : tant les importantes organisations des droits de l’homme que les gouvernements et les organes des Nations unies. En ces instants de grande urgence, nous demandons à toutes les personnes dotées d’une conscience, aux organisations palestiniennes et aux organisations de solidarité avec la Palestine ainsi qu’aux mouvements en faveur de la justice sociale d’intensifier le combat pour la liberté de Bilal Kayed. La notification d’une convocation au tribunal dans les deux mois est une déclaration ouverte du désir d’Israël d’assassiner Bilal Kayed et de réprimer le mouvement des prisonniers. Au moment où Bilal Kayed entame sa 60e journée de grève de la faim (1), transformons cette période du 12 au 20 août en des journées d’action pour la libération de Bilal et celle de la Palestine !

Nous demandons instamment à toutes les personnes qui soutiennent les prisonniers palestiniens et le peuple palestinien ainsi que leur lutte pour la justice et la liberté, d’intensifier leurs protestations, leur mobilisation et leur combat pour la liberté afin de faire face à ces menaces contre la vie même de Bilal Kayed et de soutenir son combat urgent pour la liberté.