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Attentat en France : à Nice, un camion fonce dans la foule et fait au moins 84 morts et des dizaines de blessés

Policiers et pompiers sur le lieu de l’attentat dans la nuit du 14 au 15 juillet 2016 à Nice. © VALERY HACHE/AFP
par Jeune Afrique, 15 Juillet 2016.
L’attaque a eu lieu lors du traditionnel feu d’artifices à l’occasion de la fête nationale, jeudi. Le bilan est extrêmement lourd. Le chauffeur a été abattu par la police.

Au moins 84 personnes sont mortes dans la soirée du 14 juillet sur la Promenade des Anglais de Nice, fauchées par un camion qui a foncé dans la foule sur une distance de 2 km. Des dizaines d’autres sont blessées dont « 18 en urgence absolue ». Le chef de l’État François Hollande a dénoncé, dans la nuit, une attaque « dont le caractère terroriste ne peut être nié ». « C’est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste », a-t-il dit.
Une enquête, ouverte par le parquet de Paris, a été confiée à la section antiterroriste. L’attentat n’a pour l’heure pas été revendiqué.

Que s’est-il passé ? 

Quelques minutes après la fin du feu d’artifices du 14 juillet, vers 23 heures, un camion blanc a foncé à toute vitesse dans la foule, suscitant un mouvement de panique au milieu des touristes et des Niçois qui rentraient chez eux. « J’ai eu à peine quelques secondes pour me dégager. J’ai dû me protéger le visage pour éviter d’être touché par des débris. Des gens criaient, c’était le chaos absolu », a raconté un journaliste de l’AFP présent sur le lieu du drame.
Plusieurs témoins ont vu des personnes se jeter en contrebas de la Promenade des Anglais sur la plage pour échapper au camion. Marie, 37 ans, agent de sécurité a « vu des centaines de personnes se précipiter pour rentrer se mettre à l’abri ». « Il y avait des enfants, ça se piétinait… ».
Aucune prise d’otage n’a suivi l’attaque, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, infirmant de nombreuses rumeurs qui ont suivi l’attentat.
Le chauffeur du camion a tiré plusieurs fois avec un pistolet avant d’être abattu, ont indiqué des sources concordantes. Au moment où il a été abattu par les policiers, il avait fait feu plusieurs fois, a souligné l’ex-maire de Nice et actuel président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi.
Selon une autre source proche des enquêteurs, le conducteur du camion a fait feu avec un pistolet. En outre, une grenade inopérante a été retrouvée dans le camion ainsi que des armes longues factices.

Le nombre de victimes

L’attaque a fait au moins 84 morts, des dizaines de blessés dont « 18 en urgence absolue ». Elle est la plus importante commise en Europe depuis les attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015 à Paris et 32 morts le 22 mars 2016 à Bruxelles, revendiqués par l’organisation État islamique.
L’identification des victimes est en cours. De nombreuses personnes recherchent des proches sur les réseaux sociaux.

Qui était le chauffeur ?

À ce stade, on ne connaît pas l’identité du chauffeur. Des papiers d’identité au nom d’un Franco-Tunisien de 31 ans, domicilié à Nice, ont été retrouvés à l’intérieur du camion. L’identification formelle du chauffeur était toujours en cours dans la nuit. Selon une source policière, l’homme figurant sur les papiers est seulement connu pour des faits de droit commun.
« Des investigations sont menées pour savoir si l’individu a agi seul ou s’il a bénéficié de complices qui auraient pris la fuite », a affirmé le porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Des mesures d’urgence

Un important dispositif de sécurité a été délimité dans le centre de Nice où de nombreuses ambulances, des membres des forces de l’ordre et des militaires se sont déployés. Un cellule psychologique a été également ouverte au Centre universitaire méditerranéen.

Au cours de son intervention télévisée, le président de la République a annoncé la prolongation de trois mois de l’état d’urgence, qui devait s’achever le 26 juillet. Il a également annoncé qu’il ferait « appel à la réserve opérationnelle, c’est-à-dire à tous ceux qui à un moment ont été sous les drapeaux ou dans les effectifs de la gendarmerie pour venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes.
François Hollande a annoncé qu’il réunira un conseil restreint de sécurité et de défense ce vendredi matin, a indiqué l’Élysée. Et se rendra ensuite à Nice avec le Premier ministre Manuel Valls. Ce dernier a fait part de son « immense » douleur, assurant dans un tweet que « les Français feront face ».
À Nice et à Paris les drapeaux seront mis en berne vendredi. Le concert de Rihanna, qui devait avoir lieu vendredi à l’Allianz Arena, le stade de la ville, et le Nice Jazz Festival, qui devait se dérouler du 16 au 20 juillet, ont été annulés.
Le 11 juillet, Bernard Cazeneuve, qui se félicitait d’un Euro 2016 sans incident majeur, avait affirmé que « la menace terroriste demeur(ait) », appelant à la vigilance pour la période estivale.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné avec « la plus grande vigueur » l’attentat. « La France vient d’être touchée une nouvelle fois par un attentat d’une gravité extrême », déplore dans un communiqué le CFCM, en condamnant cette attaque « odieuse et abjecte qui vise notre pays le jour même de la Fête nationale qui célèbre les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ».