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Algérie: images de la guerre d’indépendance en pop art pour ne pas oublier

par Rebecca Chaouch, Jeune Afrique, 13 Mai 2013.


Des couleurs vives et toujours la même
bulle: «Hna Mansinach» («nous, nous n’oublions pas»). En
revisitant de vieilles images de guerre, l’artiste algérienne
Seribell a voulu rendre hommage aux martyrs morts pour la liberté et
(re)mettre en lumière les atrocités commises dans le pays pendant
la guerre d’indépendance.


Le 19 mars, François Hollande dédia
une journée de commémoration à toutes les victimes de la guerre
d’Algérie. Une première pour un président français. 

Mais 54 ans
après la
signature du cessez-le feu
, la douleur et les rancœurs sont
encore vives. Des sentiments ranimés dimanche lors du 71e
anniversaire des massacres
du 8 mai 1945 en Algérie
, journée à l’occasion de laquelle
une centaine de personnes se sont réunies à Sétif pour
une marche commémorative. Ce devoir de mémoire, Samia
Seriak, une Algérienne de 36 ans responsable d’une agence de
communication à Alger, a choisi de le perpétrer en images.

Le prix de la liberté

C’est à travers le style
particulier du pop art et sous le pseudonyme de «Seribell»
qu’elle fait revivre l’Histoire sur les réseaux sociaux. Depuis
début mai, elle y publie régulièrement ses œuvres pour
«redonner un coup d’éclat à ces images de guerre et mieux
faire passer le message aux jeunes», qui ont «tendance à
oublier ‘le prix de [leur] liberté’ payé par les martyrs.»


Samia Seriak explique avoir commencé
cette série un peu par hasard, en retravaillant initialement des
photos de stars et des portraits de moudjahidines (membres de l’Armée
de libération nationale ou du Front de libération nationale). 

«C’est en cherchant sur Internet que je suis tombée sur des
images assez atroces de la guerre d’Algérie, certaines étant trop
trash pour les repartager. J’ai donc décidé d’utiliser le pop
art pour pouvoir les utiliser sur les réseaux sociaux sans
choquer.»