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Le meurtre de dix membres d’une même famille émeut le Maroc

par Fahd Iraqi, Jeune Afrique,
26 Avril 2016.

Samedi, dix membres d’une même
famille ont été tués dans la province d’El Jadida. 

L’homme accusé
de ce carnage est lui même membre de cette famille et souffrirait de
troubles mentaux.

C’est un des crimes les plus atroces
jamais vus au Maroc. Samedi 23 avril, la brigade de gendarmerie de
Sidi Ismail, dans la province d’El Jadida (à 160 km de Rabat), est
alertée pour un carnage perpétré dans le douar
 (village)
de
 Lagzamra.
Arrivées sur place, les forces de l’ordre sont horrifiées par la
scène : dix cadavres de la même famille violemment assassinée à
l’arme blanche. 

L’auteur présumé de la tuerie aurait tué ses
deux parents, son épouse, son oncle et ses cousins ainsi que son
grand oncle et d’autres proches de la famille, âgés entre 17 et
80 ans. Quatre des filles du suspect ont néanmoins été épargnées. Les gendarmes les ont retrouvées dans une des chambres de
l’habitation.

L’auteur présumé, aujourd’hui
incarcéré, souffrirait de troubles mentaux. Des témoignages
d’habitants du douar de Lagzamra font état des « crises » que
connaissait l’individu.

Dans la petite mosquée du village,
une centaine de personnes étaient ainsi réunies pour l’inhumation
des victimes, dimanche 24 avril, après la prière d’Al Asr (vers
16H). 

Les officiels de la région ont évidemment fait le déplacement
et à leur tête, le gouverneur d’El Jadida, Mouad Jamai.

Cette affaire risque d’avoir des
retentissements dans l’ensemble du pays, notamment car elle révèle
les carences du royaume en matière de prise en charge
des maladies mentales

À l’heure où les enquêtes
épidémiologiques du ministère de la Santé marocain relèvent que
«40% de la population marocaine âgée de plus de 15 ans, souffre
ou a souffert d’un trouble mental, d’intensité évidemment
variable», les objectifs de doubler la capacité d’accueil et de
former plus de spécialistes sont encore loin d’être atteints.